Depuis l’annonce de son adaptation en film, les fans de la licence Assassin’s Creed tremblaient. Pourtant, quand on a annoncé que c’est Justin Kurzel (Macbeth) qui s’occupe de la réal, et que c’est Michael Fassbender qui tient le rôle titre accompagné de Marion Cotillard on aurait pu être soulagé, voire même se dire qu’ENFIN, une adaptation cinématographique d’un jeu vidéo donnera un bon film. Et bien non.
« Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle. Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers. »
Dès les premières lignes qui s’afficheront au début du film, tu sens l’embrouille. D’emblée, c’est compliqué, à base de manzana et de beaucoup, beaucoup de brouillard scénaristique. Et ça ne loupe pas. Non seulement le film passe le plus clair de son temps dans le présent, alors que le succès du jeu repose sur le fait qu’on se balade dans le passé, mais en plus tout est lent et haché. Sans rire, sur 1h56 de film il doit bien y avoir 20 bonnes minutes de plans sur des personnages qui se dévisagent en silence.
Et quand finalement le scénario (qu’on t’a vendu volontairement bien trop compliqué alors qu’en fait c’est de la merde) s’éclaircit, on ne pourra s’empêcher de penser après moultes utilisations de facilités scénaristiques de dingo : WOW tout ça pour ça ?
Cerise sur le gâteau, les scénaristes d’Assassin’s Creed laissent énormément de questions sans réponses, notamment via un final torché en 2 minutes.
Les scènes d’action sont un peu brouillonnent et classiques mais restent efficaces, et c’est un peu le seul point positif du film. En fait, les rares moments intéressants sont finalement ceux qui se déroulent dans le passé.
Je ne sais pas ce qui a pu pousser Justin Kurzel à se lancer sur le projet (enfin si je sais) tant le type m’avait comblé avec Macbeth : un film contemplatif, beau, très très beau avec une bande originale magistrale. Ici, ce n’est pas les rares paysages qui réussiront à vous séduire, tant ils ont pris un malin plaisir à foutre de la brume ou de la fumée un peu partout, tout le temps. Le cache misère quoi. Idem, les couleurs sont fades, et ce n’est pas non plus les costumes qui vous enchanteront.
La direction d’acteurs fait peur. Si Fassbender fait ce qu’il peut, Jeremy Irons cachetonne et Marion Cotillard, c’est Marion Cotillard : inexpressive avec une petite larmiche de temps en temps. Ce qui choque vraiment en revanche, c’est les dialogues. La plupart du temps, un personnage va sortir une phrase complètement à côté de la plaque après un long silence et des regards échangés. Vous allez en rire, vous verrez, on croirait un générateur automatique de dialogues qui déconne un peu. Pareil pour les nombreux ennemis qui réagissent n’importe comment (coucou on court comme des débiles). Du coup difficile de s’attacher aux personnages, surtout qu’il y’en a un sacré paquet finalement.
Niveau bande originale, c’est encore une fois son frère Jed Kurzel qui s’en occupe, mais là c’est du blockbuster POUIN POUIN. Un vulgaire bruit de fond comme sait en produire Hollywood.
Ubisoft, après vous avoir abreuvé au rythme d’un jeu (somme toute totalement répétitif) tous les 6 mois s’étonne que la licence lasse. Dommage, ce n’est pas ce mauvais film qui fera changer les choses.
Messieurs et Mesdames d’Hollywood, arrêtez d’adapter des jeux s’il n’y a pas de véritable travail derrière. Merci.
PS : Notez que je n’ai joué qu’au premier jeu de la licence.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Assassin’s Creed ne déroge pas à la malédiction qui pèse sur les adaptations sur grand écran de licences de jeux vidéo. Le film est une véritable purge sur tous les aspects. Travail bâclé.