[Critique Film] – Colonia

Colonia, réalisé par l’allemand Florian Gallenberger est un drame historique s’inscrivant dans le contexte des évènements des années 70 au Chili. Ici, c’est le traitement réservé aux opposants du coup d’état de Pinochet qui nous intéresse, et plus particulièrement le cas de la Colonia Dignidad, sorte de prison/secte dirigée par un ancien nazi.

« Chili, 1973. Le Général Pinochet s’empare du pouvoir par la force. Les opposants au coup d’Etat descendent dans la rue. Parmi les manifestants, un jeune couple, Daniel photographe et son ami Lena. Daniel est arrêté par la nouvelle police politique. Il est conduit dans un camp secret, caché dans un lieu reculé au sein d’une secte dirigée par un ancien nazi. Une prison dont personne n’est jamais sorti. Pour retrouver son amant, Lena va pourtant rentrer dans la Colonia Dignidad. »

Inutile de tourner autour du pot : Colonia a un scénario vraiment intéressant, d’autant plus qu’il est basé sur un pan de l’histoire qui m’était inconnu. J’ai donc pu découvrir la Colonia Dignidad et son gouru Paul Schäfer, ainsi que les conséquences psychologiques qu’un tel endroit peut avoir sur ses résidents.

Au delà de ça, le film manque de rythme et son format d’1h50 aurait largement pu être raccourci. De plus, l’aspect temporel du film manque de clarté : les longs mois qui passent ne sont pas vraiment bien retranscrits, ce qui perd le spectateur dans le temps.

Colonia nous fait le plaisir d’un duo Emma Watson/Daniel Brühl. Si la première ne joue pas particulièrement bien (enfin comme d’habitude quoi), Daniel Brühl montre encore une fois qu’il est un des meilleurs acteurs allemands de sa génération. Il est intéressant toutefois de noter que pour une fois, c’est l’homme qui aura besoin d’être secouru, exit la classique princesse en détresse. Emma Watson campe ici une jeune femme indépendante et dotée d’un forte volonté, un personnage qui lui va plutôt bien. Mais finalement, le meilleur personnage c’est celui de Michael Nyqvist qui campe un Paul Schäfer aussi dangereux qu’imprévisible.

Si la réalisation de Florian Gallenberger ne casse pas des briques, c’est sur les décors et les costumes que l’on va s’attarder. De ce côté le film est réussi et nous transporte aisément dans les années 70.

Finalement, Colonia s’il n’est pas le film de l’année s’avère intéressant par bien des aspects. Un format plus court avec un meilleur traitement temporel, et il aurait pu être vraiment plus convaincant.