Nacho Vigalondo n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler un grand réalisateur. Certes il n’est pas débutant dans le domaine parce qu’il a réalisé plusieurs films d’horreur (de merde), mais c’est d’autant plus étonnant de le voir aux manettes de cette étrangeté qu’est Colossal. D’ailleurs la production du film a été chahutée en 2015 avec une plainte de la Toho, qui trouvait que quand même, ça faisait vachement penser à Godzilla.
« Gloria, une femme ordinaire qui, après avoir perdu son emploi et son fiancé, décide de quitter sa vie à New York pour revenir dans sa ville natale. Mais quand des reportages font état qu’un lézard géant détruit la cité de Seoul, Gloria en vient à réaliser progressivement qu’elle est étrangement reliée à ces événements lointains via la puissance de son esprit. Afin d’éviter d’autres destructions, Gloria doit déterminer pourquoi un son existence apparemment insignifiante a un effet aussi colossal sur le destin du monde. »
Le principal point fort, mais aussi le point faible du film, c’est qu’il ose. Ici, Nacho Vigalondo casse tous les codes. Si la bande originale pourrait faire penser qu’il s’agit d’une comédie romantique, et son synopsis un film catastrophe blockbuster, il n’en est rien et Colossal se joue des genres. On a droit à un mix de plein de choses, qui va dérouter le spectateur à la fois pour le meilleur et pour le pire.
Personnellement si j’aime le fait que le réalisateur prenne des risques et chamboule notre quotidien, le film reste très inégal et semble se chercher pendant près de 2h sans jamais se trouver (et nous avec).
Sinon, Colossal est plutôt bien filmé, les effets spéciaux s’ils n’atteignent pas le niveau d’un Godzilla de 2014 s’en tirent admirablement car utilisés avec malice : pas trop, et dans la pénombre. Nacho Vigalondo prouve ici qu’il sait faire autre choses que des films d’horreur bas de gamme et ce n’est clairement pas un mal.
Finalement, la véritable raison de regarder Colossal c’est pour son casting, avec une Anne Hathaway au top épaulée par un très bon Jason Sudeikis. L’évolution de la relation entre les deux personnages qu’ils incarnent est finement jouée.
PS : Apparemment, le film n’est pas prévu pour sortir dans nos salles obscures mais sur les services de VOD.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Bref si Colossal n’est clairement pas un mauvais film et ose des choses, il reste dans un non-genre trop perturbant pour son histoire, tantôt comique frôlant le ridicule, tantôt dramatique. Je n’ai personnellement pas adhéré.
