[Critique Film] – Cronos

Cronos

Premier film du réalisateur Guillermo Del Toro (Le Labyrinthe de Pan, Nightmare Alley, Pinocchio, La Forme de L’eau…), Cronos sort pour la première fois dans les salles de cinéma Françaises après sa projection au Festival de Cannes 1993, en version restaurée 4K supervisée par le réalisateur lui-même ! Une occasion en or de se plonger dans son seul et unique film tourné au Mexique.

Cronos

« Au XVIème siècle, un alchimiste invente un étrange mécanisme permettant d’accéder à la vie éternelle. A l’époque actuelle à Mexico, Jesús Gris, un vieil antiquaire, découvre l’horloge de Cronos dissimulée dans une statue. L’objet lui injecte un puissant venin qui lui redonne force et jeunesse, mais le rend dépendant au sang humain. Devenu un monstre, Jesús ne peut compter que sur l’aide de sa petite-fille. Le duo doit lutter contre un richissime homme d’affaires rongé par la maladie, prêt à tout pour posséder le mystérieux appareil. »

Sorte de comte vampirique revisité à la sauce Del Toro, Cronos ne tarde pas à nous plonger dans un récit de plus en plus inquiétant, usant de références telles que Dracula, Frankenstein et autres classiques du cinéma d’horreur. Là où l’on reconnait immédiatement la touche du réalisateur, c’est dans cette perpétuelle utilisation de l’innocence enfantine (ici représenté par le personnage quasi mutique d’Aurora) pour contrebalancer les errances de personnages plus perfides. On aura plaisir aussi à retrouver ici un joli travail de maquillage qui flirte avec le body horror et la transformation en « monstre », thème cher au réalisateur. S’il n’est pas exempt de quelques défauts d’écriture inhérents liés à son statut de « premier film », on peut en revanche saluer son format relativement court (1h33) qui aide au développement rapide de son récit et permet d’obtenir un rythme prenant de bout en bout.

Cronos

Guillermo Del Toro est un réalisateur que l’on apprécie beaucoup chez danstoncinema. En effet, si tous ces films ne m’ont pas forcément convaincu, il n’en reste pas moins qu’il innove à chaque projet tout en gardant sa patte bien à lui. Véritable artisan ayant passé une bonne partie de sa carrière à travailler chez les autres en tant que maquilleur, il s’occupe de chaque projet avec un soucis du détail rare. Et les détails ce n’est pas ce qui manque dans Cronos. Le travail sur la mise en scène et les décors est vraiment impressionnant pour un premier film, à tel point que l’on pourrait même se demander s’il s’agit vraiment d’un premier film tourné avec un très petit budget (2 millions de Dollars) et en partie autofinancé.

Au casting, si la plupart me sont inconnus mise à part Federico Luppi et Claudio Brook, on notera tout de même la présence de l’acteur américain Ron Perlman qui collaborera ensuite à nouveau avec le réalisateur dans des films comme Hellboy 1 et 2, Blade 2, Pacific Rim, Pinocchio ou encore Nightmare Alley. Au niveau de la bande originale, on retrouve le compositeur mexicain multi primé Javier Álvarez qui signe ici un superbe accompagnement inquiétant à cette histoire fantasque et grotesque.

Cronos, c’est un film important à découvrir en salles dans une jolie remasterisation 4K dès le 26 février.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
7/10

En bref

Cronos est l’œuvre la plus méconnue de Guillermo Del Toro, la faute à son absence totale de sortie en France jusqu’alors. On se délecte de retrouver à l’intérieur tout ce qui fait l’art du réalisateur Mexicain.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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