[Critique Film] – Dheepan

Dheepan

Après l’excellent « Un Prophète » et le bon « De Rouille et d’Os », Jacques Audiard nous revient cette année avec Dheepan, film extrêmement attendu avec lequel il a raflé la Palme d’Or au dernier Festival de Cannes.

Dheepan

De quoi parle Dheepan ? Voici ce que nous dit le synopsis : « Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer ».

Un réfugié, qui s’installe dans un pays dont il ne comprend pas la langue, et qui atterri dans une cité sensible pleine de dealers. Un beau sujet pour Audiard qui s’est petit à petit habitué à traiter des thématiques fortes. Dheepan l’est d’autant plus vu la situation actuelle des migrants. C’est ce réalisme qui marque les œuvres du réalisateur, et cela a sans aucun doutes pesé dans la balance du Festival de Cannes.

Si la réalisation et la direction des acteurs est sans failles, là ou le film déçoit, c’est dans son scénario, dans son traitement en général. En effet, si le film dispose d’une première moitié excellente sur les origines de Dheepan et de sa fausse famille, puis sur l’intégration de celle-ci dans son nouvel environnement, la seconde moitié se fait plus lente, moins prenante et pleine de situations qu’on anticipe dès le départ.

Le film aurait été plus appréciable sur un format plus court (1h40 max) au lieu d’1h54, et aurait pu bénéficier d’un twist moins attendu, moins expéditif couplé à sa fin bien trop facile. Quitte à s’attaquer à l’histoire d’une famille de réfugiés et de leurs problèmes, autant le faire jusqu’au bout au lieu de déboucher sur un happy-end mal amené.

Dheepan

Une chose est certaine, nous pouvons être heureux de compter Jacques Audiard dans le cinéma français. Je ne vois personne d’autre que lui pour traiter des sujets graves, en ne tombant jamais dans le patho et dans l’abondance de clichés. Dans Dheepan, personne n’est tout blanc ou tout noir. Chacun a sa part de regrets, de doutes, mais chacun a son rôle à jouer, pour survivre.

Pour autant, mérite-il la Palme d’Or ? Je n’en suis pas si sûr. Un Prophète la méritait amplement (et ne l’a pas eu), Dheepan est nettement moins fort, et moins bien traité.

CaptainSmoke lui attribue la note de
6/10

En bref

Malgré un thème fort et d’actualité, Audiard ne parvient pas à frapper aussi fort que pour Un Prophète. Longueurs et fin expéditive expliquent la note. Il reste néanmoins un film à voir en cette fin août.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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