Dilili à Paris est le dernier film réalisé par Michel Ocelot, qui s’illustre dans le cinéma d’animation depuis des décennies avec notamment Azur et Asmar, Kirikou et la Sorcière et, plus récemment, Ivan Tsarevitch et la princesse changeante. Ce film a été présenté en ouverture lors du 42e festival international du film d’animation d’Annecy et il a divisé la critique.
« Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble… »
Recommandé à partir de 6 ans, je trouve que le film est destiné à des enfants bien plus grands. Les plus jeunes pourront facilement être perdus et passer à côté de certaines choses un peu compliquées et ne pas relever les références à l’actualité récente. Car avec Dilili à Paris, Michel Ocelot fait d’un conte pour enfants un film doté d’un message politique et humaniste.
La première scène créé le malaise chez le spectateur : on retrouve Dilili et sa famille en Nouvelle-Calédonie à l’heure du repas, puis on comprend qu’en réalité, ce n’est qu’une mise en scène, car ils sont à Paris et observés tels des animaux dans un zoo… D’autres scènes pourront mettre mal à l’aise tout au long du film : celle où l’on découvre les femmes kidnappées réduites à l’esclavage, celle où Dilili explique pourquoi elle ne sent pas à sa place, celle où elle est pointée du doigt à cause de sa couleur de peau…
Autre point négatif : les personnages vivent dans le Paris de la Belle Époque et leur diction est volontairement très (trop) appuyée, c’est assez agaçant à l’oreille durant tout le film, au moins autant que les innombrables « je suis heureuse de vous rencontrer » prononcés par Dilili. Certes avec Dilili à Paris Michel Ocelot fait un véritable plaidoyer pour le siècle des Lumières rempli de grands Hommes (ou plutôt de femmes, car le but du film était également de mettre en avant l’émancipation des femmes au cours de ce siècle) que Dilili va croiser tout au long de son enquête : Louise Michel, Emma Calvé, Marie Curie ou encore Sarah Bernhardt. Le film veut nous faire passer des messages, mais de façon un peu trop idéaliste. Par exemple, difficile de croire que les artistes étaient aussi humains et formidables qu’ils le sont montrés.
Mais je crois que ma plus grande déception reste la fin du film. Lorsque le « Fin » apparaît, on reste assez dubitatif et avec plein de questions en tête. Le générique démarre et un personnage répond à nos questions en 3 phrases puis le générique continue et se termine en chanson. Je trouve que le film en fait trop : les artistes s’enchaînent comme des éléments de décor, les monuments les plus connus de Paris sont représentés mais n’apportent pas tous un réel intérêt au film, et là, avec cette fin, il manque vraiment quelque chose. Dommage…
Heureusement que le visuel est là et nous fait voyager dans Paris. Les personnages sont très beaux et colorés. Pour le décor, Michel Ocelot a fait un choix qui risque de diviser : il a pris lui-même des photos de Paris, qui ont été retravaillées ensuite, car il affirme que « Paris est magnifique tel qu’il est. Il n’y a pas à le refaire : il n’y a qu’à le prendre en photo.« . Cela peut être un peu dérangeant car les personnages, réalisés en 3D, semblent être superposés sur la photo mais cela donne également un côté réaliste, ce qui est appréciable et stupéfiant. Le visuel c’est le véritable point fort de ce film.
PaulineG lui attribue la note de :
En bref
Dilili à Paris est un film à voir, mais il est certain qu’il ne peut pas plaire à tout le monde. Il est très beau visuellement mais un peu trop caricaturé à mon goût…