Divines, réalisé par Houda Benyamina, nous entraine dans la vie de Dounia et de sa meilleure amie, Maimouna. Filles des cités, elles font ce qu’elles peuvent pour gagner de l’argent. Mais Dounia, elle, est poussée par une ambition plus grande : elle ne veut pas de la vie de misère de sa mère, et prétend devenir riche.
Caméra d’Or à Cannes, Divines est un film social dans ce qu’il a de plus classique. Mais c’est aussi un film sur l’amitié, et sur les rêves. Fort de ses interprétations, avec en tête Oulaya Amamra, Divines raconte l’aventure folle et dangereuse de ce personnage enflammé qu’est Dounia, son ascension dans le monde de la drogue, et termine sa course dans un final bouleversant.
Si le film est parfois inégal au niveau de son scénario – notamment concernant l’histoire d’amour – il se détache d’autres films de genre par son esthétique un peu plus léchée et sa musique inhabituelle. Houda Benyamina a voulu montrer un état de fait de la cité, la « vérité » (terme qu’elle a employé pendant une projection au Club 13 le 22 août 2016), volonté utopique et peut-être un peu naïve, qui laisse au spectateur la possibilité de tirer sa propre conclusion quant aux responsables de l’état actuel des cités. Elle dresse ainsi un portrait dur et finement engagé de la société dans laquelle elle a grandi. Trop finement, peut-être : il semblerait au vu des premières réactions au film que chacun tire des conclusions différentes – et parfois totalement opposées – quant au message que la réalisatrice a souhaité faire passer.
Même en prenant en compte ses défauts évidents, on sort de Divines en ayant l’impression d’avoir découvert une réalisatrice prometteuse et une actrice incroyable, et d’avoir vu un film certes un peu maladroit, mais plein de bonnes choses.
SophieM lui attribue la note de
En bref
Film quelque peu maladroit, Divines est cependant une belle oeuvre qui mérite sa caméra d’or, un beau film social qui révèle une actrice au potentiel incroyable.