François Ozon (8 Femmes, Grâce à Dieu, Frantz…) revient cette année avec une comédie dramatique rondement menée, Été 85 (adapté du livre La Danse du Coucou d’Aidan Chambers). Les films sur le thème de la romance LGBT commencent à être légion chaque année dans nos salles, parfois pour le meilleur, parfois juste pour surfer sur une mode. François Ozon étant capable des deux, il est intéressant de se pencher sur la question.
« L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85… »
Soyons honnêtes, ce n’est pas par son scénario que le film brillera, tant c’est assez classique du genre voire même cliché (l’amourette d’été qui rappelle Call Me By Your Name). Cependant, le découpages par flashbacks rend la chose assez dynamique et intrigante, du moins sur la première moitié du film car nous découvrons les personnages, qui se découvrent eux-mêmes. En revanche, le film souffre de quelques longueurs sur sa deuxième partie, tant on voit la fin venir de trèèès loin. Ça tourne en rond ! Été 85 aurait donc gagné à être un poil plus court et c’est son principal défaut.
Côté technique, Été 85 se dote d’une jolie photographie magnifiée par une belle lumière naturelle. François Ozon a fait le choix de filmer en pellicule Super 16 pour une question d’authenticité de l’image (les années 80 tout ça tout ça), et d’ancrer son sujet dans la ville de Tréport en Normandie, une ville « dans son jus ». Les costumes ont volontairement une inspiration américaine, et visuellement c’est assez marquant et permet de mieux cerner la personnalité des protagonistes.
Là où le film sort son épingle du jeu, c’est au niveau du casting. On a là deux belles révélations avec Félix Lefebvre et Benjamin Voisin, qu’il faudra suivre attentivement tant l’alchimie présentée ici fonctionne. Benjamin Voisin est véritablement magnétique et vole l’image à chaque apparition. Le reste du casting s’en sort aussi très bien, c’est un sans fautes .
Au final il serait dommage de passer à côté de ce joli film surtout actuellement vu la pauvreté du catalogue de sorties, en revanche difficile de ne pas penser que François Ozon surfe sur la mode de l’exposition LGBT, en oubliant de proposer un scénario vraiment novateur.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
En cette période compliquée pour le cinéma, François Ozon nous livre un film travaillé et de belles interprétations d’acteurs/trices.