Après son génial High Rise, Ben Wheatley décide de continuer sur sa lancée en nous proposant un autre film dans la même thématique. Avec Free Fire, il remet en scène des personnages dans un espace clos, et montre leur déchéance.
Ici, deux groupes d’hommes se rencontrent pour acheter des armes. Ils sont encadrés par Ord (Armie Hammer) et Justine (Brie Larson). Cependant, quelque chose tourne mal et ils finissent par se tirer dessus. Démarre alors une fusillade qui durera le reste du film.
Encore une fois appuyé par un très beau casting (on retrouve Cillian Murphy ou encore Sam Riley), Ben Wheatley veut nous proposer un film déjanté et intense. Il garde pour cela une esthétique très marqué, un kitsch qui marchait bien pour High Rise et qui ici semble venir appuyer l’humour et donner un peu de cachet aux personnages. Free Fire, c’est un film au gros casting bien habillé qui doit courir, se faire tirer dessus et ramper pendant une heure et demie, la démonstration implacable que les hommes sont trop idiots pour qu’on leur confie des armes.
Cette fusillade qu’est Free Fire n’a finalement que peu d’intensité. Le spectateur comprend très vite qu’elle va avoir lieu, et finalement, ce n’est que dans le dernier quart d’heure que la question se pose : qui va gagner ? Ce manque d’intensité est lié au manque d’enjeu : de nombreux personnages sont peu développés, même s’ils ont des traits caractéristiques qui les rendent rapidement discernables les uns des autres. L’humour joue aussi contre l’installation du suspense, même si certaines répliques sont très drôles.
Le film, bien qu’agréable à regarder, pèche par deux aspects. Du premier il sera facile de parler sans spoiler : l’absence de délimitation claire de l’espace dans lequelle la fusillade se produit rend l’action peu claire à lire, et rajoute des péripéties qui semblent superficielles et inutiles.
Il n’est pas possible de parler du deuxième aspect sans spoiler, donc sautez ce paragraphe si vous ne voulez rien savoir. Le film pèche en second lieu par le manque de diversité de son casting. Il est très facile de savoir que Justine est la traitresse, au vu de l’attitude sexiste que la plupart des hommes ont envers elle. Le fait d’appuyer sur ce sexisme donne très clairement les clés du film. Etait-ce l’intention de Ben Wheatley ? Souhaitait-il montrer la trahison attendue et jouissive d’une femme blanche et d’un homme noir par rapport à un groupe d’hommes blancs aux égos démesurés ? Ou souhaitait-il tout de même instaurer un certain suspense ? Si c’est le premier cas, le stratagème fonctionne à peu près. Si c’est le second, le film perd son intérêt très rapidement.
Malgré ses défauts, Free Fire reste drôle et entraînant. Il est plus accessible que High Rise, tout en restant dans sa lignée. Et si vous hésitez, allez le voir, ne serait-ce que pour ce moment où Brie Larson lève les yeux au ciel face à la bêtise d’un de ses collaborateurs.
SophieM lui attribue la note de
En bref
Dans la lignée de High Rise, Free Fire, malgré ses nombreux défauts, reste divertissant et drôle.