Un blockbuster Américano-Chinois mettant en scène Matt Damon défendant la Grande Muraille de Chine contre des bestioles fantastiques tout ça lors d’une époque lointaine ? Allez, vous savez déjà que c’est un peu nul avant même d’avoir payé l’entrée de ciné. La Grande Muraille est le premier blockbuster de ce début d’année, sorte d’ovni souhaitant montrer un peu au monde ce que les chinois savent faire (ou alors c’est un moyen des studios américains pour truster des places au box office chinois à vous de choisir).
Vous l’avez déjà compris, le scénario ici on s’en fout un peu, et d’ailleurs les scénaristes aussi. L’idée c’est que des mercenaires se retrouvent coincés et forcés à participer à la défense de la grande muraille, qui est là pour la simple et bonne raison c’est qu’elle se fait attaquer régulièrement par des bestioles pas très sympathiques. C’est tout. Mais c’est pas grave, nous on vient voir Matt Damon taquiner Legolas sur son propre terrain ! On veut du Gouffre de Helm ! On veut du Gandalf !
Ce qui est chouette, c’est que le film n’est pas trop long et ça change un peu par rapport à la tendance des blockbusters de taquiner les 2h voire même de les dépasser. Attention, ça ne veut pas dire que vous allez être scotché à votre siège pour autant. Il m’est arrivé plusieurs fois de trouver le temps long, peut-être parce qu’il n’y a pas véritablement d’enjeu ou de surprise ici, on sait bien que Jason Bourne gagne à la fin.
Zhang Yimou est un réalisateur de talent, à qui on doit notamment Coming Home, The Flowers of War (avec Christian Bale), ou encore Vivre !. Bref, le bonhomme a plusieurs dizaines de films à son actifs et certains sont excellents. Alors pourquoi se lancer là dedans ? Pour le pognon facile j’imagine, et peut-être pour mettre un pied à Hollywood. Toujours-est-il qu’ici aucun plan ne vaut spécialement la peine d’être vu, tant tout repose sur de la CGI dépassée, et donc moche (ça rappelle les sombres heures du Hobbit). Les costumes sont assez étonnants, un curieux mix entre Saint Seiya et Power Rangers, c’est too much, ça brille, c’est chinois.
Matt Damon, Pedro Pascal (Game of Thrones) et Willem Dafoe représentent le côté Hollywoodien du casting, tandis que le reste des acteurs (Jing Tian, Zhang Hanyu) et figurants sont chinois. Personne n’est bon, personne n’est mauvais, mais tous semblent dénués d’une âme. Chacun fait son truc sans vraiment chercher à crever l’écran tel un étudiant fauché caissier chez Franprix. Osef donc.
Si vous souhaitez poser votre cerveau quelque part et le reprendre après, La Grande Muraille sera le film pour vous. Et encore, il faut pas être très exigeant.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
La Grande Muraille est un film qui se vautre dans tout ce qu’il souhaite faire, et c’est dommage vu la qualité du casting et du réalisateur.