Peter Farrelly est un réalisateur étonnant. Habitué des comédies bien potaches et pas franchement excellentes (dont la saga Dumb et Dumber, Fous d’Irène ou Mary à tout prix), il déboule de nulle part avec un excellent film (déjà 3 récompenses aux Golden Globes) aux antipodes de ses créations habituelles : Green Book.
« En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune. »
Le scénario est d’emblée intéressant (d’ailleurs primé meilleur scénario aux Golden Globes 2019), car si le thème est assez en vogue depuis quelques années à Hollywood, Green Book le situe à une époque charnière. L’idée d’y confronter deux personnalités aux origines et points de vue totalement opposés fait la force de ce scénario. Ce road-trip se révélera d’ailleurs aussi utile à l’un qu’à l’autre, tant l’évolution bénéficiera aux deux protagonistes, chacun puisant dans le meilleur de l’autre.
Ceci étant dit, on pourra reprocher au film de ne pas y aller à fond, même si cette subtilité est finalement ce qui touche le plus, même ce côté happy end est bienvenu vu le sujet sérieux abordé. En réalité le principal soucis du film c’est qu’on est encore sur un format trop long : 2h10. Mesdames et messieurs d’Hollywood : arrêtez de pondre des films de 2h et plus si vous ne savez pas quoi foutre dedans, bordel. Ici, il y a bien 15-20 minutes en trop qui n’apportent pas grand chose si ce n’est quelques longueurs.
Green Book est également plutôt techniquement bien ficelé même s’il ne révolutionnera rien d’autre que notre vision sur Peter Farrelly. Finalement et contre toute attente ce réalisateur sait faire de bons films.
Ici, tout repose sur un fantastique duo d’acteurs : Viggo Mortensen qui remontre à qui l’avait oublié à quel point il est excellent et sait tout jouer, et Mahershala Ali (récompensé du meilleur second rôle aux Golden Globes 2019) qui n’en fini pas d’exceller puisqu’il avait déjà gagné l’oscar du meilleur second rôle en 2017. Mais finalement, premier rôle et second rôle se confondent ici parce que sans l’autre, l’alchimie n’existerait pas. Sinon, le reste du casting est nettement moins présent, mais tout aussi convaincant.
Enfin, pour couronner le tout, nous avons également droit à une jolie bande originale efficace, ce qui comme vous le savez n’est pas pour me déplaire.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Peter Farrelly livre avec Green Book un excellent film porté par un fantastique duo.