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Dans le High Rise, immeuble futuriste dans lequel tout est compris, les gens habitent selon leur statut social : plus on est riche, plus on se retrouve haut dans l’immeuble. Le Robert Laing, qui vient d’emménager, trouve rapidement l’endroit à son goût. Pourtant, rapidement, un grondement s’élève un peu partout dans l’immeuble : bientôt, tout dérape.
Adapté du grand roman de J.G. Ballard, High Rise, le nouveau film de Ben Wheatley, se sera fait attendre sur nos écrans. Plus de six mois après sa première projection au festival de Toronto, il arrive enfin en France, avec un casting quatre étoiles : Tom Hiddleston, Jeremy Irons, Luke Evans (qui, bien que connu pour son rôle assez fade de Bard dans The Hobbit, est en fait une grande figure du théâtre britannique de ces dernières années), Sienna Miller et Elizabeth Moss.

Tom Hiddleston
L’adaptation d’un roman comme High Rise n’est pas chose aisée, pourtant, c’est une oeuvre très intéressante que Ben Wheatley nous propose ici. Il fait des personnages antipathiques du livre des êtres un peu plus humains, en se focalisant plus particulièrement sur Robert Laing (le toujours très bon Tom Hiddleston) qui, dans le livre, est très présent, mais qui partage l’affiche avec d’autres personnages. En changeant un peu le focus de l’intrigue, il permet au spectateur de mieux rentrer dans ce qu’il a à nous proposer.
Cependant, High Rise, c’est aussi une histoire dans laquelle la notion de temps finit par disparaitre dans le chaos qui éclate dans l’immense immeuble. Ceci aussi, Ben Wheatley le réussit. Grâce à une chronologie solide qui n’apporte pourtant aucune notion réelle de temps, il arrive à donner au spectateur d’impression d’un temps immobile, dans lequel tout stagne en permanence. C’est l’essence même du film, comme c’était l’essence même du livre : car High Rise, c’est surtout une histoire de classe, l’impossibilité pour une personne d’une certaine classe sociale de gravir les échelons. C’est d’ailleurs ce que le personnage de Luke Evans (très bon, à l’image du casting entier) essaie de faire.

Luke Evans
Ben Wheatley a un peu atténué la dureté des images de High Rise, le livre. Mais il les remplace par des substituts très intelligents et visuellement très marquants. Avec une image très léchée et une musique par Clint Mansell extrêmement bien faite, High Rise relate une histoire dure, politisée, et marquante, qui fait honneur au livre de Ballard tout en en proposant une interprétation intéressante et réfléchie. Un des grands films de ce début de 2016.
SophieM lui attribue la note de
En bref
Film risqué et audacieux, High Rise est un des meilleurs films de ce début d’année. Une réussite de bout en bout.