J’attendais énormément du nouveau film de Scott Cooper (Crazy Heart, Les Brasiers de la Colère, Strictly Criminal), un western cette fois. Hostiles m’a mis ma petite gifle je devais donc vous en parler.
« En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple. Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent. »
Bon, il faudra être clair directement. La bande annonce est trompeuse, le film ne comporte presque pas de scènes d’action. Ici on est plus du côté de l’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford que d’un 3h10 pour Yuma. Le film opte pour un rythme lent, distillant sa tension au compte goutte et préférant opter pour des dialogues (toujours justes) entre les protagonistes. Tension qui éclate lors d’excellents moments de cinéma. C’est également un film mélancolique, préparez-vous à lâcher quelques larmes.
Je n’ai personnellement pas vu passer les 2h15 d’Hostiles, mais ce ne sera certainement pas le cas de tout le monde vu que le film est atypique. Notez qu’il n’est pas basé sur des faits réels, c’est assez libre, et c’est aussi un des défauts que j’ai relevé : le déroulé, les changements de vision des personnages et le final sont assez faciles et attendus et c’est bien dommage.
Scott Cooper nous livre un superbe film avec une beauté à couper le souffle. Clairement les paysages américains sont le gros point fort du film. Immenses, captivants, et inquiétants surtout. Le danger prend plusieurs formes et frappe toujours quand le groupe baisse la garde. L’ensemble des personnages est fatigué par des années de guerres, contre les uns, contre les autres et parfois contre eux-même.
Le casting est excellent, même si on pourra reprocher à certains personnages de ne pas être exploités complètement (même si pour certains c’est pour servir le film), et à d’autres de forcer un peu (Christian Bale est quand même un poil trop bougon à la longue). Le cast Indien est également trop en retrait selon moi même si Wes Studi est formidable.
Hostiles est un western pas comme les autres, et il fait plaisir de voir qu’ici personne n’est tout blanc ou noir mais plutôt une nuance de gris.
En bref
Hostiles est lent et puissant, dégainant son six coups aux bons moments. Le film a des défauts, mais allez, on s’en fou c’est vraiment bien !