Second film de Grand Corps Malade et Mehdi Idir après Patients, La Vie Scolaire est sorti en salles quelques jours avant la rentrée. Cette fois, le duo de réalisateurs a décidé de se pencher sur le cas des ZEP. Au casting on retrouve Samia Zibra et Alban Ivanov, mais aussi Liam Pierron qui fait ses premiers pas en tant qu’acteur ainsi que de nombreux figurants issus de Saint-Denis, la ville où a été tourné le long-métrage.
Une année au coeur de l’école de la république, de la vie… et de la démerde ! Samia, jeune CPE novice, débarque de son Ardèche natale dans un collège réputé difficile de la ville de Saint-Denis. Elle y découvre les problèmes récurrents de discipline, la réalité sociale pesant sur le quartier, mais aussi l’incroyable vitalité et l’humour, tant des élèves que de son équipe de surveillants. Parmi eux, il y a Moussa, le Grand du quartier et Dylan le chambreur. Samia s’adapte et prend bientôt plaisir à canaliser la fougue des plus perturbateurs. Sa situation personnelle compliquée la rapproche naturellement de Yanis, ado vif et intelligent, dont elle a flairé le potentiel. Même si Yanis semble renoncer à toute ambition en se cachant derrière son insolence, Samia va investir toute son énergie à le détourner d’un échec scolaire annoncé et tenter de l’amener à se projeter dans un avenir meilleur…
Certes, des films sur les collèges de banlieue, il y en a déjà eu. Mais contrairement à ceux-là qui sont centrés sur les jeunes ou les professeurs, La Vie Scolaire prend le pari de s’intéresser à la CPE et aux surveillants. Le service de la vie scolaire apparaît alors comme un lieu où l’on discute pour trouver des solutions. Le ton se veut juste, sans optimisme ni pessimisme démesuré. On suit ainsi pendant une année scolaire la vie de ces jeunes de banlieue. Car le collège va bien au-delà des cours et des devoirs, c’est l’endroit où les adolescents se retrouvent et viennent avec leurs problèmes du quotidien. Les adultes n’ont donc pas seulement un rôle éducatif. Ils essayent d’aider les jeunes à s’en sortir en les écoutant et en leur proposant des solutions. Loin des clichés, le long-métrage revient sur les relations profs/parents, profs/profs, élèves/élèves…
Lorsque Grand Corps Malade et Mehdi Idir se lancent dans un film, ils évoquent ce qu’ils connaissent bien. Tandis que Patients faisait référence à la période de rééducation durant laquelle Fabien Marsaud (alias Grand Corps Malade) a pu retrouver en partie l’usage de ses jambes suite à son accident, La Vie Scolaire est nourrie par le parcours des deux hommes. Le scénario a été écrit à partir de leurs souvenirs en tant que collégiens des années 1990 et d’anecdotes qui leurs ont été rapportées. Mehdi Idir voulait tourner dans son établissement d’origine. Pour cela, le duo a fait appel à des jeunes du coin. C’est un choix récurrent de leur part. Ils préfèrent que les acteurs soient peu connus pour produire quelque chose de plus réaliste. Et cela fonctionne ! Mention spéciale à Liam Pierron qui incarne son personnage Yanis à la perfection. À noter que les élèves jouent leurs propres rôles, et cela apporte une certaine fraîcheur.
La Vie Scolaire mélange les genres : comédie, drame, autobiographie. La plus grande force de ce long-métrage est qu’il nous fait rire très souvent, sans pour autant tomber dans la caricature. Cela passe essentiellement par les dialogues des jeunes, qui utilisent souvent l’humour pour masquer leurs difficultés. On peut citer Farid, qui invente des excuses de plus en plus farfelues pour justifier ses retards. Ou encore Kevin, qui imite son prof de maths (joué par Soufiane Guerrab) devant toute la classe. Il y a également des situations cocasses. En revanche, la scène de l’accident de scooter est à la fois tragique et émouvante. Ce mélange des genres rappelle que la vie en banlieue est synonyme d’émotions : on rêve, on rit, on pleure…
PaulineG lui attribue la note de :
En bref
Avec un très bon casting, La Vie Scolaire montre la réalité de la banlieue avec une certaine justesse. On y parle de drogue, de prison, de violence, de pauvreté mais on montre aussi la solidarité entre les jeunes, leurs rêves et leurs désillusions.