[Critique Film] – La La Land

Damien Chazelle nous revient cette année avec La La Land, après l’immense succès critique qu’il avait reçu avec Whiplash, son précédent long métrage. Le réalisateur devait confirmer son immense talent, et bonne nouvelle, c’est le cas. Déjà nominé dans de nombreux festivals, le film pourrait bien continuer à rafler des prix prestigieux cette année aux Oscars.

« Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ? »

Damien Chazelle nous transporte au cœur de la ville des espoirs brisés dans son film le plus ambitieux jusqu’à maintenant. Il est ici question de passion, d’émotion et d’amour. Les deux artistes arriveront-ils à vivre leurs rêves comme ils l’entendent ? Cette passion tiraillée entre ambitions personnelles et vies personnelles est parfaitement retranscrite ici, dans un film qui mélange astucieusement parties chantées et romance classique.

Néanmoins il est bon de calmer le jeu d’entrée, tant toutes les critiques ont tendance à clamer haut et fort « film de l’année 2017 » à grand renfort d’étoiles toujours plus grosses et nombreuses, alors que nous ne sommes qu’en janvier. Il est important de noter que la faiblesse de La La Land, c’est peut-être sa trop grande ambition. Cette fresque est racontée sur un format long, de plus de 2h. C’était donc inévitable que des moments de longueur s’installent, venant ainsi casser l’immersion pourtant extrêmement bien réussie par Chazelle. Le film patine un peu dans son milieu mais réussi tout de même à nous raccrocher pour un final très émouvant.

Là où le film explose littéralement, c’est sur la qualité de sa réalisation. Damien Chazelle fait preuve d’une maîtrise de l’image impressionnante, tant par la qualité des plans, mais aussi et surtout de sa photographie. Le choix des couleur est une réussite totale, mélangeant cabaret et vie réelle. Le réalisateur étant un fan de Jazz (et ce n’est pas nouveau tant sa filmographie en est remplie), il nous livre ici sa vision de ce qu’est devenu le Jazz, un genre musical de niche qui se meurt peu à peu. La bande originale est excellente et ce n’est finalement pas une surprise.

J’ai été particulièrement heureux de revoir à l’écran J.K. Simmons même dans un rôle mineur, mais La La Land nous raconte surtout l’histoire de Seb et Mia (Ryan Gosling  et Emma Stone). Les deux acteurs sont très bons, même si je préfère l’interprétation d’Emma Stone ici. Histoire de chipoter. Les parties chorégraphiées sont particulièrement réussies, notamment la scène d’introduction de Mia dans son appartement.

Finalement, Damien Chazelle n’avait peut-être pas encore tout à fait les épaules pour s’occuper d’un projet si ambitieux, mais il n’en reste pas moins que La La Land est un must see en ce début d’année.