Bertrand, dépressif, rejoint un club amateur de natation synchronisée masculine. A travers ses entrainements, il va rencontrer des hommes à la vie compliquée, lier de belles amitiés et surtout, reprendre confiance en lui.
De l’envie de bien faire
L’état désolant de la comédie française et de son incapacité à rire avec et non pas rire de peuvent être résumés par une citation de Marina Foïs : « zéro vanne homophobe, zéro vanne raciste, et pourtant on rit beaucoup ». La barre est basse, donc, et peu de films la passent. Le Grand Bain en fait partie.
Gilles Lellouche derrière la caméra est à l’image de ses personnages devant : pas tout le temps sûr de lui, mais honnête et généreux. Son scénario est parfois trop explicatif, sûrement par peur de ne pas faire rire. Un champ/contre-champ plein de sens devient donc une scène bien plus longue, qui se perd à souligner et surligner son propos. C’est paradoxalement dans la relation entre Virginie Efira et Leïla Bekhti que Gilles Lellouche est le meilleur car il joue sur le non-dit. Malgré ça, on est réjoui par le casting cinq étoiles.
Une bande de potes et un bassin
La grande force du film se situe là, d’ailleurs : dans les acteurs mais surtout dans les personnages, à contre-courant des clichés de la virilité. Les hommes du Grand Bain ont le droit d’être vulnérables, ont le droit de ne pas être à la hauteur. Ceux qui essaient de prétendre qu’ils le sont, de se cacher derrière un masque d’hyper-masculinité en payent souvent les conséquences. Dans ces rôles-là, Benoit Poelvoorde et Guillaume Canet sont impeccables. En face d’eux, Matthieu Amalric, avec son air de chien battu, perpétuellement à fleur de peau, leur tient la dragée haute : il assume sa maladie et ses activités. Epaulés par des dialogues bien ciselés, les personnages dé-tricotent les impératifs de la masculinité.
Gilles Lellouche signe avec Le Grand Bain un feel-good movie doublé d’un film chorale au message fort : pour retrouver son estime de soi, il faut accepter ses faiblesses.
SophieM lui attribue la note de :
En bref
Avec Le Grand Bain, Gilles Lellouche signe un premier film qui a ses défauts mais reste honnête et généreux.