Même s’il dispose une sortie relativement limitée dans nos salles françaises, Man On High Heels du sud-coréen Jang Jin méritait qu’on en parle. Les coréens sont en quelques années devenu les maîtres des thrillers et films policiers noirs et violents. Ils ne s’interdisent rien et maîtrisent le sujet comme personne. Ici, encore une fois ils parviennent à nous surprendre.
« Ji-wook est un policier endurci bardé de cicatrices prêt à tout pour arrêter les criminels qu’il pourchasse, en particulier Heo-gon, un mafieux notoire et cruel. Sa jeune collègue, traque, elle, un violeur en série et tombe peu à peu amoureuse de Ji-wook. Mais elle ignore que celui-ci ne nourrit qu’un seul désir : devenir une femme »
Man On High Heels est donc un polar transgenre. Oui, vous avez bien lu. La Corée du Sud ne s’interdit rien pour notre plus grand bonheur. Le mélange fonctionne parfaitement bien : d’un côté Ji-wook est le policier le plus badass et indestructible du coin (dans des scènes qui rappellent aisément A Bittersweet Life), et de l’autre l’homme qui voudrait être une femme, belle et douce. Plein de secrets et alors qu’il souhaitait démissionner, Ji-wook se retrouve au beau milieu d’une guerre interne au sein d’un gang.
Malheureusement, si le film commence sur des chapeaux de roues, le rythme va en s’affaissant. Sur un format de 2h (oui encore le syndrome du film coréen de 2h), c’est fort dommage. Dans la même lignée, même si un petit sursaut apparaît vers la fin cela ne suffit pas pour faire du final un moment qui marquera vos mémoires.
Avec des plans travaillés et des couleurs intéressantes, Man On High Heels confirme la règle : les polars coréens, c’est quali. La bande originale aussi, tout comme le jeu d’acteurs. Cha Seung-Won crève littéralement l’écran tant son double jeu est bien mis en valeur ici. Tantôt flic violent, tantôt femme sensible, il est à lui seul une raison de regarder le film.
S’il passe près de chez vous, je ne peux que vous le conseiller si vous êtes un tant soit peu amateur du cinéma sud-coréen, ou que le thème (ici le transgenre) vous intéresse.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
S’il peut sembler classique au premier abord, Man On High Heels ose un mélange détonant. Dommage qu’il souffre de quelques lenteurs et d’un dénouement un peu plat.