Alerté par toutes les critiques élogieuses que j’avais pu lire à propos du film dès sa projection Cannoise, mais aussi car je connaissais l’histoire du réel soldat Hiroo Onoda et que je l’avoue, elle me fascinait. Aussi surprenant soit-il, c’est Arthur Harari, un jeune réalisateur français dont je n’ai pas vu les précédentes œuvres, qui s’attèle à la tâche d’adapter ce fabuleux récit de la 2nde Guerre Mondiale pour le grand écran, appelé Onoda, 10.000 Nuits dans la Jungle, avec un casting entièrement Japonais et Philippin.
« Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste avant le débarquement américain. La poignée de soldats qu’il entraîne dans la jungle découvre bientôt la doctrine inconnue qui va les lier à cet homme : la Guerre Secrète. Pour l’Empire, la guerre est sur le point de finir. Pour Onoda, elle s’achèvera 10 000 nuits plus tard. »
Ça peut en rebuter plus d’un comme longueur de film, 2h47. Moi le premier, vous commencez à savoir que je trouve la (presque) totalité des films actuels trop longs pour le peu de choses qu’ils ont à raconter et leur quasi-constant problème de rythme. Chose incroyable, Arthur Harari dose savamment son récit et alterne survie sur l’île de Lubang et flashbacks sur le recrutement et la formation du soldat ce qui permet à chaque spectateur de comprendre l’état d’esprit des personnages. Courage, peur, tristesse, doute et résignation : nos protagonistes passeront par toutes ces émotions, et nous aussi.
Jamais sur le ton du jugement, le film ne prend aucun parti et c’est diablement intelligent. Hiroo Onoda était-il dans le faux ? Ou au contraire décidait-il de défendre son mode de vie qu’il savait glorieux et honorable ? Chacun sera libre d’en penser ce qu’il veut.
Onoda, 10.000 Nuits dans la Jungle est un beau film, esthétiquement. La maîtrise de la mise en scène et de la photographie placent directement le long métrage dans la cours des très grands. Il rentre directement dans le cercle très fermé des bons films sur la Seconde Guerre Mondiale, sans faire dans le grand spectacle à grand renfort d’effets spéciaux. La bande originale menée (entre autres) par Olivier Marguerit est discrète et légère (en décalage avec la dureté de la période évoquée) mais de très bonne facture.
Le casting, est impeccable et parvient à jouer des rôles qui ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît, que ce soit pour les personnages jeunes ou leur version plus âgée. L’île de Lubang pourrait même être considérée comme un personnage à part entière, tant on va l’explorer, l’admirer et la craindre.
Allez. Voir. Ce. Film.
CaptainSmoke lui attribue la note de
En bref
Onoda, 10.000 Nuits dans la Jungle est un grand film, qui restera un classique bien des années plus tard j’en mets ma main à couper.