Réalisé par Eric Barbier et adapté du livre de Gaël Faye, Petit Pays nous narre la grande Histoire vue dans les yeux innocents d’un enfant.
Dans les années 1990, un petit garçon vit au Burundi avec son père, un entrepreneur français, sa mère rwandaise et sa petite sœur. Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu’à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l’innocence de son enfance.
N’ayant pas lu le livre, impossible pour moi de comparer le travail d’adaptation ou de remarquer des différences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. En revanche, pour le film en lui-même, le traitement de cette période sombre vue par les lieux des enfants amène quelque chose de bienvenu. En effet, on est en face d’un drame qui se verra toutefois temporisé via toute la première partie du long métrage orienté vers la découverte de l’environnement de Gabriel, notre héros. La seconde partie montrera l’effondrement de la société et les conséquences sur la population et surtout sur les enfants : Armand, Gino, Ana… En revanche, au milieu de Petit Pays nous rencontrons un ventre mou scénaristique qui aurait bénéficié a être plus court.
La force du film vient de sa pudeur. On aurait pu avoir un long métrage basé sur la violence, avec de nombreuses scènes chocs, mais Petit Pays est bien plus subtile. Ici on a droit à énormément de malheurs suggérés, racontés, et entendu. Quelques très rares scènes de violence viendront quand même renforcer le caractère dramatique du film et y apporter une terrible réalité, mais elles n’interviendront que lorsque Gabriel est directement concerné.
Petit Pays est un beau film. La photographie et la colorimétrie flattent la rétine, de même que les nombreux décors naturels. Côté casting, je ne connaissais personne à part le père, Jean-Paul Rouve (également au scénario, comme Eric Barbier), qui est ici impérial en papa aimant, mais pas exempt de défauts et se débattant comme il peut pour sauver son mariage. L’ensemble du casting excelle (je n’oublie pas Djibril Vancoppenolle et Dayla de Medina), dans des rôles parfois compliqués comme celui de la mère, Isabelle Kabano.
Au final, Petit Pays est un bon film malgré quelques longueurs au milieu avant le basculement de l’histoire, mais le point de vu, la réalisation et le casting vous prendront quand même aux tripes.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Petit Pays est un film fort, beau et triste, qui mise tout sur l’amour et le pardon.