Après un extraordinaire Shin Gojira en 2016, le duo Hideaki Anno et Shinji Higuchi revient cette fois-ci avec Shin Ultraman, autre monument sacré de l’empire du soleil levant. Si cet énergumène là est nettement moins connu dans nos contrées que son homologue lézard, c’est non sans une once d’excitation que j’abordais cette potentielle nouvelle pépite.
« Alors que la menace des formes de vie géantes non identifiées connues sous le nom d' »espèces de classe S » s’aggrave au Japon, un géant argenté apparaît au-delà de l’atmosphère terrestre. »
Si la série originelle Ultraman de la fin des années 60 n’est jamais arrivée chez nous, c’est seulement sa petite sœur Ultraman 80 qui fit connaître cette saga chez nous d’abord sur M6 à la fin des années 80 puis dans le Club Dorothée début 90′. Si depuis les Japonais ont eu droit à des dizaines de séries plus ou moins dérivées à la gloire d’Ultraman et des Kaijus, ce héros reste assez oublié du grand public français face à des mastodontes comme Goldorak puis Dragon Ball Z.
Ici tout le travail de Shinji Higuchi et Hideaki Anno vise à réintroduire le personnage et sa genèse en l’incluant comme suite quasi-directe de Shin Gojira avec une introduction les plaçant effectivement dans le même univers. Ici même recette, le gouvernement japonais est complètement dépassé face à l’émergence des Kaijus et d’autant plus lorsqu’un héros gigantesque sorti de nulle part affronte les grosses bestioles dans les rues. Mais qui est ce type ? Est-il humain ou extra-terrestre ?
Vous trouverez toutes ces questions dans Shin Ultraman, un film qui revient à la genèse du héros et de ses alliés. Malheureusement je n’ai pas été aussi touché que lorsque j’ai visionné Shin Gojira, peut-etre parce que je ne m’étais pas intéressé au personnage avant, ou parce que le film donne trop de temps aux humains et pas assez à Ultraman à mon goût. Le rythme est trop souvent haché par des séquences peu inspirées aux dialogues creux.
Visuellement c’est exactement dans la même veine que Shin Gojira (c’est fait par la même équipe vous me direz) dans le but de respecter les œuvres similaires des années 50 et 60. Malheureusement ici l’utilisation de (mauvaises) CGI fait plisser les yeux trop souvent. Les scènes avec effets « traditionnels » sont beaucoup plus réussies. Ce qui est dommage c’est que tout l’intérêt de ce genre de film se base sur son ambiance et ses effets visuels, pas sur le reste qui reste très basique (direction d’acteurs, scénario…). Bon point néanmoins pour la bande originale qui est très réussie.
Finalement que garder de Shin Ultraman ? On ne pourra pas enlever à Hideaki Anno et Shinji Higuchi de prendre leur pied à faire revivre des monuments sacrés de la télévision en modernisant certains aspects (je pense au rythme et au montage). Intention louable, mais après l’incroyable opus sur Godzilla il était certainement difficile de faire mieux (ou même équivalent).
On restera cependant curieux de découvrir le prochain film du duo, Shin Kamen Raider qui devrait suivre la même recette.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Shin Ultraman est dans la même veine que Shin Gojira, mais en plus mou est moins convaincant visuellement. Dommage.