[Critique Film] – Summertime

Summertime

Affiche du film

En une journée, des inconnu-es se croisent, se déclament, se rencontrent et se dévoilent dans une Los Angeles dans laquelle les paillettes sont un rêve lointain et pourtant cotoyé quotidiennement.  

Sorti mercredi 15 septembre, le nouveau film de Carlos Lopez Estrada, réalisateur de Blindspotting et co-réalisateur de Raya est l’outsider d’une semaine focalisée sur Dune. Œuvre presque expérimentale, Summertime s’ouvre sur une jeune femme en roller, qui chante Los Angeles à la guitare. La protagoniste ? Certainement pas. Au détour d’un mouvement de caméra, on l’abandonne, et la journée peut commencer.

Summertime

Tyris Winter

Les personnages de Summertime sont latinxs, noir-es, queer, gros-ses … Dans une vie qui va trop vite et dans laquelle iels peinent à trouver leur place, iels éructent leur colère et leur détresse par le slam. C’est d’ailleurs de ce milieu que viennent la plupart des acteurs et actrices du film : les poèmes sont les leurs, et dépeignent leur vérité. En cela, Summertime est déjà daté et générationnel : le film peint des gens qui sont ma réalité, celle qu’on peut connaitre en fréquentant des milieux queers et inclusifs.  C’est à la fois la force et la faiblesse d’un film qui n’a pas vraiment de scénario mais consiste plutôt en une errance urbaine. Les vignettes qui le constituent sont parfois inégales, mais toujours touchantes, et si le jeu d’acteur peut laisser à désirer à certains moments, il y a également de belles fulgurances.

Summertime

Austin Antoine & Bryce Banks

Expérimentation cinématographique, Summertime ne laissera pas indifférent. S’il peut être bancal sur certains points, il sera, pour une partie de son public, une expérience cathartique bienvenue après l’année et demie que nous venons de passer, comme une manière de nouer du lien à travers l’écran avec des gens qui nous ressemblent mais vivent à l’autre bout du monde.

Si la magie de Summertime opère, vous ne vous serez jamais senti aussi proches de Los Angeles.

SophieM lui attribue la note de
8/10

En Bref

Ca passe ou ça casse pour le film particulier qu’est Summertime. Dans ce cas-ci, c’est passé.

SophieM

27 ans. Militante féministe, libraire de métier. Je vis pour le fromage.

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