Repoussé plusieurs fois tout comme la quasi totalité des blockbusters américains et après des rumeurs de sortie en VOD (chemin qu’a pris Mulan), Tenet est finalement sorti chez nous en salles. Christopher Nolan et son dernier bébé a été vu par beaucoup comme LA solution pour sauver les cinémas, désertés depuis la crise du COVID-19. Bon, dans mon cas il s’agissait d’une avant première donc difficile de juger, mais je n’avais pas vu une salle aussi remplie depuis le déconfinement.
« Muni d’un seul mot – Tenet – et décidé à se battre pour sauver le monde, notre protagoniste sillonne l’univers crépusculaire de l’espionnage international. Sa mission le projettera dans une dimension qui dépasse le temps. Pourtant, il ne s’agit pas d’un voyage dans le temps, mais d’un renversement temporel… »
Profitez-en, vous n’en saurez jamais beaucoup plus en regardant Tenet. Pourtant, plusieurs personnages (dont certains qu’on ne reverra jamais par la suite) vous expliqueront tant bien que mal le concept du film. Même Neil (le personnage de Pattinson) essaiera mais rien ne sera jamais vraiment limpide. C’est quand même dérangeant. Autant on sait depuis le début que Nolan aime les scénarios labyrinthique, mais jusqu’à maintenant ça restait compréhensible. ici on a du mal à voir en quoi le protagoniste est concerné par tout ce qui se passe, et nous avec. Plus généralement, les personnages (dont on ne sait rien) et le film peinent à nous impliquer dans l’histoire. Autre chose, les dialogues sont souvent très pompeux, à croire que Nolan adore s’écouter tant ses dialogues sont faussement profonds. Même le petit twist final n’est pas surprenant, surtout après 2h30 (!) de musique poussive et de scénario nébuleux. Bien sûr, comme Interstellar et Inception avant lui, il faudra plusieurs visionnages pour éclaircir le tout, mais vous l’aurez lu ici : cela ne changera rien, c’est divertissant globalement, mais c’est tout.
Visuellement Tenet est très propre. Si on pourra lui reprocher un choix de couleurs très terne (voulu bien entendu), on a droit à quelques scènes puissantes visuellement (effets spéciaux à l’ancienne, petits tricks visuels déjà vu dans Memento…), souvent soulignées par la bande originale de Ludwig Göransson (Mandalorian, Creed 2, Venom, Black Panther…). D’ailleurs le bougre ne s’est pas foulé. Des basses, un peu partout, un peu tout le temps. Pas une BO qui restera dans l’histoire, ou même qui s’écoutera tranquillement comme pouvaient l’être les Batman, Inception ou Interstellar d’Hans Zimmer.
Côté casting, c’est très mitigé. John David Washington (le fils de Denzel) n’a vraiment pas le charisme nécessaire pour porter le film. C’est pas qu’il soit mauvais, mais il n’a pas une palette d’émotion variée et palpable à l’écran. En revanche Robert Pattinson est toujours impeccable, tout comme Kenneth Branagh en grand méchant, ou encore la douce Elizabeth Debicki. Ensuite honnêtement ça cachetonne tranquillement, que ce soit Aaron Taylor Johnson qui apparaît au milieu du film, ou Clémence Poésy et Michael Caine dont le temps à l’écran est clairement infime.
Au final, Tenet déçoit. Christopher Nolan se parodie lui-même en usant jusqu’à la corde ses techniques de cinéaste jusqu’à en devenir ridicule, tout en lorgnant du côté Mission Impossible ou James Bond . Le film est faussement intelligent, et ce n’est clairement pas la meilleure sortie depuis le déconfinement.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Loin d’être un des meilleurs Nolan, Tenet aura (peut-être) le mérite d’attirer à nouveau les gens dans les salles obscures.