Dans les années 2000, aux Etats Unis, plusieurs hommes se rendent compte que l’économie, malgré les apparences, est en fait très instable et risque de s’effondrer. Ils décident donc de parier contre les banques, et de faire des investissements qui les décrédibilisent auprès de tous les gens qui les connaissent. The Big Short est leur petite histoire, qui rejoint la grande Histoire en 2007, lors du début de la Crise.
Adam McKay, le réalisateur du fameux Anchorman, revient à la réalisation après un certain nombre de productions et un travail de scénariste sur Ant-Man. Pour The Big Short, il s’aventure dans un territoire beaucoup plus dramatique, et s’entoure d’un casting impressionnant. En effet, Christian Bale – toujours impeccable – n’a qu’un des rôles principaux de ce film chorale. Il est entouré de Ryan Gosling, qui fait un peu mieux que d’habitude, de Brad Pitt, qui a un rôle plus petit, et surtout de Steve Carell, dont la performance est elle aussi très réussie.
La réalisation de The Big Short est un peu en marge de ce qu’on peut voir à l’heure actuelle : le film alterne entre scènes filmées de manière traditionnelle et scènes réalisées comme un faux documentaire un peu choc, avec des images et des caméos d’actrices décalés. Cette manière de procéder permet de donner au film un rythme puissant qui emporte le spectateur sans jamais le lasser. Aidé par un montage serré et dynamique, The Big Short n’ennuie pas, et malgré la terminologie un peu technique qui parsème le film – on parle de finance, après tout – il ne perd jamais son spectateur. Mieux : il offre une approche différente qui permet aux non-initiés et aux non-renseignés de comprendre les grandes lignes de la Crise.
La grand réussite du film, c’est d’avoir su offrir une histoire ludique pendant sa première heure et demie : le spectateur sait que les personnages principaux ont raison. L’issue du film est déjà connue : ils vont gagner beaucoup d’argent et l’économie va s’effondrer. Le film est écrit de manière à ce que leur tentative de parier contre les banques et leurs confrontations avec celles-ci soient montrées de manière humoristique. Mais là où McKay a réussi à créer un film qui dépasse le divertissement pour proposer un propos plus intéressant, c’est dans sa dernière demie-heure : par le biais du personnage de Steve Carell, il propose un questionnement éthique des motivations des personnages. Et la fin du film, qui aurait du être une explosion de joie, ne l’est finalement pas. La fin, c’est le début de la crise. Pas de quoi rire, donc, et ça, McKay l’a compris, et a préparé depuis longtemps son changement de ton.
The Big Short est donc un film équilibré, bien dosé, sage dans son propos, techniquement solide, avec un soin pour les détails admirable. Dans ce mois de Décembre phagocyté par The Force Awakens, le film de Adam McKay reste une œuvre importante de 2015, qu’il ne faudrait pas oublier, malgré sa date de sortie peu arrangeante.
SophieM lui attribue la note de
En bref
The Big Short est l’un des films les plus marquants de cette année. Solide et passionnant. A voir.