Après avoir été proposé en dernière minute au Festival Lumière d’octobre dernier, c’est finalement en ce mois de février 2023 que The Fabelmans se décide à pointer le bout de sa pellicule dans nos salles obscures. Dernier né du grand Steven Spielberg, c’est également son projet le plus personnel à ce jour, puisque quasiment autobiographique.
« Le jeune Sammy Fabelman tombe amoureux du cinéma après que ses parents l’ont emmené voir « The Greatest Show on Earth ». Armé d’une caméra, Sammy commence à faire ses propres films à la maison, pour le plus grand plaisir de sa mère qui le soutient. »
The Fabelmans sort à une période où ce genre de projet risque de ne pas trouver son public, surtout aux États-Unis. Début janvier on avait déjà Babylon, un film qui parle de cinéma qui a été boudé par nos cousins américains, mais qui heureusement chez nous s’en est bien sorti. Alors même si la période et le propos sont différents, c’est deux « grands » réalisateurs qui parlent d’art, de comment il évolue technologiquement et de comment son public évolue avec lui. On y retrouve également la similitude d’un casting haut de gamme.
Mais ce n’est pas tout ! En fin d’année dernière, c’est James Gray qui nous présentait son film quasi-autobiographique Armageddon Time. Si ce dernier ne parle pas de cinéma, on y retrouve l’environnement familial et les déboires d’une famille qui a une forte influence sur le personnage du réalisateur, alors enfant. Spielberg et Gray ont d’ailleurs tous les deux choisis de changer les noms et prénoms des protagonistes.
The Fabelmans c’est donc en gros le même cheminement créatif qu’Armageddon Time mais avec un soupçon de Babylon. Mais du coup c’est bien ? Oui, c’est bien. Spielberg présente ce qui l’a amené sur le chemin du cinéma, les différentes rencontres de sa vie et le déchirement de sa famille pourtant si solide au départ. On accompagne le jeune Sammy de l’enfance avec la découverte du cinéma jusqu’à l’adolescence et ses premiers courts métrages amateurs.
Steven Spielberg, à l’instar d’autres monuments du 7ème art n’a rien à prouver à personne. Il maîtrise sa mise en scène et sa direction d’acteur. D’ailleurs parlons directement du casting, aucune fausse note. Paul Dano et Michelle Williams sont impeccables, Seth Rogen est bien plus subtile qu’à l’accoutumé, et le jeune Gabriel LaBelle crève littéralement l’écran. L’infatigable John Williams signe une bande originale discrète mais très jolie pour accompagner l’histoire très personnelle du réalisateur.
Difficile de savoir si The Fabelmans va conquérir le cœur du public français déjà habitué aux drames familiaux. Certes on est loin des ficitons à grand spectacle du réalisateur, mais preuve est qu’il sait se mettre à nu autour d’une histoire, la sienne, bien plus intime.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Film le plus personnel de Steven Spielberg et encore une fois une réussite. Un drame humain, le parcours banal d’un jeune prodige incompris.