Marjane Satrapi (Persepolis) nous revient aujourd’hui avec The Voices, un mélange de genre étonnant, une comédie-thriller. On vous explique pourquoi c’est plutôt réussi.
Mais ce qui est vraiment compliqué avec le film, c’est de pouvoir en faire une critique sans spoils. Parce que oui, vous trouverez des bandes annonces, des photos, des posters qui vous spoileront bien comme il faut. Je vous déconseille donc de fouiner un peu trop sur Internet, à vos risques et périls.
Jerry, un type au lourd passé psychiatrique (traumatismes d’enfance) n’aspire qu’à une vie meilleure. Il s’installe donc dans la petite ville perdue de Milton, trouve un petit job dans une petite boîte et compte bien vivre « normalement », grâce notamment à l’aide de sa psy qu’il consulte régulièrement. Jerry est apprécié de son patron (mais pas vraiment de ses collègues qui le trouvent bizarre), et obtient une responsabilité dans l’organisation de la petite fête annuelle de l’entreprise, en plus, ça le rapprochera de Fiona, LA fille de la boîte (voire de Milton). Tout va pour le mieux, sauf qu’en fait notre pauvre Jerry a arrêté de prendre ses médicaments, et entend régulièrement des voix, celles de ses deux animaux principalement, son chat et son chien. Le chien tentera de raisonner Jerry en le réconfortant, tandis que le chat a l’accent anglais le convaincra de se fier à ses instincts primaires. Sa descente aux enfers commence par un accident, et tout fini par lui échapper complètement.
Les couleurs sont magnifiques, et dénotent complètement avec le cadre choisi (Milton est une ville terne, sans vie). La photographie dans l’ensemble est également réussie. Marjane Satrapi s’offre un casting solide : Ryan Reynolds, Gemma Arterton et Anna Kendrick pour les principaux. Tout se petit monde s’en sort bien, mais Ryan Reynolds en Jerry est au dessus et parvient parfaitement à retranscrire l’enfant fragile devenu adulte, en combat permanent avec ses démons intérieurs. La bande originale est sympathique, le tout est plutôt bien mené si ce n’est une petite longueur scénaristique aux 3/4 du film. On pourra en revanche reprocher à The Voices sa fin un peu précipitée.
The Voices n’est pas un film comique (contrairement à ce que pourrait laisser croire les bandes annonces), et ce n’est pas un thriller non plus. La réalisatrice à su trouver l’équilibre parfait entre les genres, qui positionne le film sur le fil du rasoir et en fait un véritable ovni. Et c’est pour ce point précis que le film est réellement intéressant.
Petit bonus, le générique tout en danse et chanson est complètement rafraichissant et en total contraste avec la seconde partie du film. En plus, cela invite à le regarder jusqu’au bout.
Cet article a été écrit après visionnage du film en VO.
CaptainSmoke lui attribue la note de
En bref
Un mélange rare et réussi entre deux genres, pour un film étonnant et rafraîchissant.