The Whale est un film bien particulier, d’une part parce qu’il représente le dernier-né de Darren Aronofsky, de l’autre parce qu’il marque le grand retour au cinéma d’un acteur aimé : Brendan Fraser. Alors que ce dernier vient d’ailleurs de rafler l’Oscar du meilleur acteur masculin cette nuit, il est grand temps de s’attarder sur ce long métrage adapté d’une pièce de théâtre de Samuel D. Hunter.
« Charlie, professeur d’anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption. »
Difficile de parler du scénario de The Whale, tant il s’agit davantage d’une émotion véhiculée, d’un ressenti qui nous assaille même plusieurs heures après le visionnage. En s’appuyant sur Samuel D. Hunter, Darren Aronofsky parvient à rendre profondément humain le personnage à fleur de peau joué par Brendan Fraser, ses travers, son histoire et ses rares relations avec les personnes qui l’entourent.
Nous plaçant en véritable position de voyeurs, le réalisateur nous laisse décider si ce que nous regardons nous dégoute ou nous fascine. Peut-être même bien les deux. Mais le véritable point fort du film est ses dialogues finement écrits, où personne n’est tout blanc, ou tout noir. Cette complexité des relations humaines s’efface devant la condition de Charlie, chacun tentant vainement de lui apporter son aide.
Malgré toutes ses qualités d’écriture, j’ai trouvé la fin un peu plate, ne sachant pas trop quel était le message qui m’était envoyé ici. J’ai eu l’impression que l’on essayait de me parler de trop de choses à la fois, mais en les survolant. Dommage.
Darren Aronofsky nous a habitué à davantage de fulgurances visuelles par le passé, ou tout simplement à de bien meilleures mises en scènes. Ici le parti pris est de proposer un huit clos dans l’environnement trop petit de Charlie, handicapé par son obésité morbide. Les plans sur l’extérieur sont rares, extrêmement lumineux, bibliques même.
Le casting est restreint, mais outre la belle performance de Brendan Fraser, il convient de souligner l’excellence de Hong Chau (Treme, Inherent Vice…) ou encore de Sadie Sink (Strangers Things).
La bande originale de Rob Simonsen (Tully, SOS Fantômes l’Héritage, Foxcatcher…) bien que discrète propose de belles compositions lors de moments clefs.
Il est tout de même réconfortant de constater que Brendan Fraser est un acteur aimé de son public, et nous aurons la joie de le retrouver prochainement dans Killers Of The Flower Moon réalisé par Martin Scorsese.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Quel plaisir de revoir Brendan Fraser sur grand écran, et dans un rôle profondément humain qu’il transcende totalement.