Martin McDonagh, réalisateur du sympathique Bons Baisers de Bruges et du moins sympathique 7 Pyschopathes revient cette année avec le très attendu Three Billboards Outside Ebbing, Missouri (ou les Panneaux de la Vengeance chez nous). Avec son scénario original et son casting béton, le film a déjà raflé deux prix et quelque chose me dit que ce n’est pas fini.
« Après des mois sans que l’enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l’entrée de leur ville. »
Le tableau qui est dressé ici interpelle très rapidement. Ebbing est un petit bled calme des Etats-Unis, où madame Hayes décide de prendre les choses en main, et ça dérange à peu près tout le monde. C’est un bras de fer psychologique qui se développe alors entre les différents protagonistes, avec quelques poussées de violence qui ne leur ressemble pas. Tous sont touchés à leur niveau par le drame qui a eu lieu quelques mois plus tôt.
Ici, les personnages sont nombreux, mais tous développés et touchants. Étonnamment on se prend au jeu de ce film atypique qui mélange les genres sans jamais en choisir un : drame, policier, comédie.
Comme une sorte de fable, rien n’est vraiment tout blanc ou tout noir dans le film. Le final vous surprendra même d’une bien belle façon.
La mise en scène est impeccable, mais la force du film vient avant tout de son casting en or. Frances McDormand n’a vraiment plus rien à prouver, tout comme Sam Rockwell. Les deux portent véritablement le film sur leurs épaules mais sont aidés d’un ensemble d’acteurs de qualité qui jouent tous avec subtilité (Woody Harrelson, Peter Dinklage, Caleb Landry Jones, John Hawkes, Abbie Cornish ou encore Clarke Peters). Three Billboards Outside Ebbing, Missouri est une fresque moderne menée avec brio par un Martin McDonagh qui vient lorgner sur les terres des frères Coen.
La bande originale est également très réussie, elle souligne l’œuvre d’une bien belle façon, tantôt discrète, tantôt présente mais toujours avec bon goût.
Après un film très moyen, Martin McDonagh revient très en forme, il faudra donc garder un œil sur lui dans les années à venir pour vérifier s’il transforme l’essai.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Surprenant par son récit et son traitement, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri est une bien belle surprise qui vaut le coup.
Un drame humain réussi qui tient son pari, et expose des personnages bien développés et ambivalents. On voit que la priorité a été mise sur l’écriture et ça fait plaisir par les temps qui courent !