Satoko et son mari ne peuvent pas avoir d’enfants. En désespoir de cause, ils se tournent vers un procédé encore peu connu au Japon : l’adoption. Ils croisent ainsi le chemin de la jeune Hikari, tombée enceinte à 14 ans seulement, et adoptent son nouveau-né. Quelques années plus tard, cependant, Hikari revient dans leur vie et menace la tranquillité de leur foyer.
Le dernier film de Naomi Kawase est un objet étrange, dans laquelle on reconnait la patte de la réalisatrice dans la première partie avant d’être embarqué dans un délire qui prend un instant des allures de Drive de Nicolas Windin Refn pendant un bref instant.
Les dynamiques familiales sont disséquées d’une manière qui est loin d’être tendre. Kawase ne fait aucune concession à cette famille qui préfère conserver les apparences plutôt que d’accompagner comme il se doit une jeune fille perdue, à peine adolescente, qui se découvre enceinte alors qu’il est déjà trop tard.
Le point faible indubitable de Kawase se situe dans sa gestion des émotions : il est rare qu’elle arrive à tenir le fil sans tomber soit dans quelque chose de très froid, soit dans un pathos qui nuit à son propos. Ici, c’est le deuxième cas. Le film erre, tantôt à coup de plans sur la nature, parfois même utilisés plusieurs fois, parfois s’aventurant sur une esquisse de film de gangsters qui finalement ne mène à rien, le tout entrecoupé de scènes un peu trop grosses pour convaincre.
True Mothers est pétri de bonnes intentions, mais laisse l’impression d’un film social qui voudrait trop dire et en oublie de revenir à une simplicité qui serait salvatrice. On en retiendra de belles amitiés entre jeunes filles seules au monde et éprise d’une liberté qu’on ne leur laisse jamais.
SophieM lui attribue la note de :
En Bref
Film au sujet très intéressant, True Mothers erre sans parvenir à convaincre, et se morfond dans un pathos qui le dessert.