En se baladant sur les réseaux sociaux, il était difficile de passer à côté de la bombe qu’a été Steven Universe, dont la deuxième saison est sortie cette année sur Cartoon Network. La série, acclamée par tous ceux qui la voient, raconte l’histoire de Steven, un jeune garçon élevé par des Gems, des sortes de super héroïnes extraterrestres qui étaient des amies de sa mère. Steven, mi-humain mi-Gem, apprend donc ce que c’est que d’avoir des pouvoir magiques, tout en devant vivre sur terre et en devant fréquenter des humains.
Dès le début, la série marque par ses nombreux partis pris inhabituels : la série est très rose, tout en ayant un personnage principal masculin et elle met en scène des personnages au physique très différent – outre le fait que certains sont effectivement des aliens. Ceci étant dit, si ces éléments sont marquants quand on les compare au paysage des séries de façon globale, ils le sont moins une fois qu’on se penche de plus près sur les séries d’animation. En effet, contrairement au cinéma où l’animation reste tristement uniforme au niveau du physique des personnages, dans les séries, on ose plus : l’animation n’est jamais aussi inventive qu’en série, comme le prouve Adventure Time ou encore Gravity Falls, ni aussi diversifiée, comme nous l’ont montré les regrettés Avatar et Legend of Korra. Steven Universe s’inscrit d’ailleurs dans leur lignée, en tant qu’elle permet aux auteurs de se détacher totalement des normes et stéréotypes. Dans ce cas précis, c’est le fait que Steven vive avec des Gems qui n’ont aucune conscience des normes sociétales humaines qui permet au petit garçon d’avoir un regard détaché sur sa vie humaine, et par extension, à la créatrice de sortir des sentiers battus.
Steven Universe partage les grands thèmes de beaucoup de séries d’animation actuelles : l’amour, la confiance, la différence, le respect et l’acception d’autrui. Les épisodes suivent un schéma assez habituel : un des personnages fait une erreur, et cette erreur doit être arrangée. Mais, si le schéma reste traditionnel, cela ne veut pas dire que la série n’innove pas. Que ce soit dans son esthétique ou dans son écriture, elle est rafraîchissante, attachante, émouvante, même. Elle partage une certaine rondeur esthétique avec Gravity Falls, qui en est elle aussi à sa deuxième saison, mais ne va pas aussi loin dans le bizarre. Elle est plutôt douce comme My Little Pony, en abordant des sujets très importants, et en les abordant de manière positive, sans jamais tomber dans la lourdeur ou le moralisme.
Le seul reproche qui peut être fait à Steven Universe, c’est un fil rouge trop faible, qui gagnerait à être mieux travaillé pour monter en puissance lors du dernier épisode, qui, dans la deuxième saison, ne donnait pas du tout la sensation d’être un Season Finale. Malgré cela, Steven Universe est, sans mauvais jeu de mots, une perle d’originalité, mais aussi, avec cette saison 2 tout aussi bonne que la première, la confirmation que l’animation en série a de beaux jours devant elle.
SophieM lui attribue la note de
En bref
Steven Universe est à la hauteur de sa réputation. La série est un véritable plaisir à voir.