Le dernier film de Justine Triet (Sybil, La Bataille de Solférino…) a fait grand bruit cette année, au point de remporter la prestigieuse Palme d’Or du Festival de Cannes. Il est donc difficile pour tout cinéphile qui se respecte de passer à côté d’Anatomie d’une Chute pour savoir de quoi parler au cours du repas de Noël.
« Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple. »
Anatomie d’une Chute désigne à la fois la chute mortel de Samuel, mais également la longue agonie d’un couple qui ne fonctionne plus. Véritable film voyeur au sein d’une famille qui dysfonctionne, Justine Triet nous emmène également au cœur même du procès qui tentera de faire le jour sur le décès du père de famille. Il semble que le cinéma français ait désormais un intérêt à mettre en scène des procès, comme le montre les récents La Fille au Bracelet (Stéphane Demoustier, 2020) ou encore Les Choses Humaines (Yvan Attal, 2021). Ce dernier peut même se targuer de mieux gérer son rythme, parce qu’au final ce qu’on retiendra d’Anatomie d’une Chute, c’est sa longueur (2h31 !) et son rythme un peu aux fraises. Les rares scènes de flashbacks ne sont pas assez nombreuses et pas assez prenantes pour nous tenir en haleine face à l’allure austère du film. Vous ne retrouverez pas franchement de chaleur humaine ici, chaque personnage traîne ses errances derrière lui et va parfois jusqu’à fricoter avec ses limites morales.
Ce qu’on retiendra plus aisément du film en revanche c’est la qualité du casting sélectionné. Chaque acteur est juste, et certains crèvent même l’écran : Antoine Reinartz en avocat général implacable, Sandra Hüller parfaitement juste dans son rôle de mère ou encore le jeune Milo Machado Graner qu’il faudra suivre attentivement. La mise en scène est également de qualité, on se retrouve immergé dans les rouages du système judiciaire Français, sa rigueur, sa sécheresse.
Au final, je ne suis pas certain que j’aurais attribué la Palme d’Or à Anatomie d’une Chute, mais c’est quand même un film qui mérite de s’y pencher de part ses qualités de mise en scène et la justesse générale de son casting.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Anatomie d’une Chute est un bon film, mais qui souffre de longueurs et d’un rythme pas toujours maitrisé.