Après deux films se déroulant respectivement dans la jungle puis dans l’espace, James Gray souhaitait livrer un film plus personnel dont la production eu lieu durant la pandémie. Armageddon Time est donc né et c’est au cours du 14ème Festival Lumière que le réalisateur est venu présenter son film puis débattre avec sincérité avec le public présent.
« L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain. »
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un documentaire, Armageddon Time dépeint bel et bien la vie du jeune James Gray (Paul Graff dans le film) et de sa famille dans les années 80 à New York. Difficile exercice que de raconter son histoire en étant le plus objectif possible, c’est à dire sans édulcorer le réel et les relations parfois conflictuelles d’une famille.
Soyons clairs, vous ne retrouverez pas ici autre chose que la vie quotidienne (avec tout de même des péripéties) d’un jeune collégien et le film ne plaira sûrement pas à tout le monde. Mais le message derrière le film est plus universel qu’il n’y paraît. On y parle d’amour, d’amitié et de racisme à travers le prisme d’un enfant, du système scolaire des US dans les années 80 et des bouleversements importants de cette époque (le pays qui bascule vers une droite conservatrice avec Reagan, la mort de John Lennon et la défaite du plus grand sportif de l’époque Mohammed Ali.
Armageddon Time n’a pas pour but d’amener une leçon de morale. Le personnage de Paul Graff n’apprendra rien de ses erreurs si ce n’est que la vie n’est pas toujours celle que l’on a rêvé. Tout est bien plus complexe à l’instar du personnage du grand père qui s’il est au départ la bouée de sauvetage de Paul, il s’avèrera finalement tout aussi contradictoire.
James Gray est un des réalisateurs actuels les plus talentueux, que ce soit Little Odessa, The Yards, La Nuit nous Appartient, Two Lovers, Ad Astra ou encore celui que je préfère The Lost City of Z, il a su toujours se réinventer et proposer des films différents mais toujours maitrisés. C’est bien simple, il n’y a rien à dire de négatif sur le côté technique d’Armageddon Time. La bande originale est aussi un joli symbole de son époque avec la fin du disco et l’émergence de nouveaux genres amenés par la jeunesse.
La tête d’affiche, Banks Repeta (Le Diable Tout le Temps, Black Phone, Mon Oncle Franck) qui joue le jeune Paul Graff s’en sort très bien en jouant un jeune collégien rêveur au côté de Jaylin Webb qui campe son meilleur ami. Les enfants sont entourés d’un très solide casting avec notamment une Anne Hathaway fantastique, un Jeremy Strong impressionnant et le toujours parfait Anthony Hopkins. Encore une fois saluons la direction d’acteurs car il n’est pas aisé de faire jouer les rôles de ses propres parents.
Au final, Armageddon Time est un film qui se digère lentement tant son propos est universel et tout aussi valide actuellement. Beau film, excellentes interprétations.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Difficile de faire plus personnel pour James Gray qu’avec Armageddon Time, un film en qui chacun se retrouvera et qui prendra profondément racine dans vos pensées.