Après The Gift en 2015, Joel Edgerton nous présente Boy Erased, son deuxième film en tant que réalisateur. Il s’agit d’une adaptation du livre de Garrard Conley, Boy Erased : A Memoir of Identity, Faith, and Family. A l’affiche, on retrouve Lucas Hedges, Nicole Kidman et Joel Edgerton lui-même. Ce long-métrage aborde le sujet des thérapies de réorientation sexuelle mises en place pour les jeunes gays aux Etats-Unis.
« L’histoire vraie du coming out de Jared Eamons, le fils d’un pasteur baptiste dans une petite commune rurale des États-Unis où son orientation sexuelle est brutalement dévoilée à ses parents à l’âge de 19 ans. Craignant le rejet de sa famille, de ses amis et de sa communauté religieuse, Jared est poussé à entreprendre une thérapie de conversion (aussi appelée thérapie réparatrice ou thérapie de réorientation sexuelle). Il y entre en conflit avec le thérapeute principal, découvrant et revendiquant progressivement sa réelle identité. »
Ce film cherche à attirer l’attention du public sur l’existence de ces centres de réorientation sexuelle destinés aux homosexuels. Malheureusement, on ne voit pas assez de scènes dans ce centre de thérapie. Pourtant, les scènes de rééducation sont puissantes et souvent marquées par la performance de Joel Edgerton. Boy Erased est plus axé sur la question de la religion que sur cette thérapie en elle-même, même si l’on comprend qu’elle a un impact. Les jeunes en ressortent blessés, moralement et physiquement. Certains, comme Jared réussissent à s’affirmer en tant qu’homosexuel, d’autres, en revanche, choisissent la voie du suicide. Le film se démarque sur un point : il montre que le dialogue parents-enfant est certes difficile, mais possible.
La construction de Boy Erased est plus qu’alambiquée. On fait des sauts dans le passé, dans le futur, puis retour dans le passé… Dommage car le film en devient lourd et l’on s’égare du propos initial. On ne ressent pas de tension ni d’émotion. Les scènes se succèdent jusqu’au générique de fin qui nous rappelle que ces centres de réorientation sexuelle existent toujours dans 36 états des Etats-Unis. A vouloir être trop sobre, le film en devient presque inexistant et dénué d’audace.
Le seul point positif de ce film est le message qu’il fait passer : on ne change pas son orientation sexuelle. C’est le regard des autres sur l’homosexualité qui doit changer. Cette discussion que le jeune Jared a avec son père à la fin est, sans doute, le seul moment un peu émouvant du film.
PaulineG lui attribue la note de :
En bref
Pas du tout conquise par ce film qui traitait pourtant d’un sujet fort, le film est trop sage pour convaincre et marquer les esprits.