[Critique Film] – Rashômon

Rashômon

Ce mercredi ressort au cinéma un grand classique du cinéma : Rashômon d’Akira Kurosawa. Si aujourd’hui on ne présente plus le grand Kurosawa tant son impact sur le cinéma fut important, à l’époque de la sortie du film (1950), il n’en était rien à l’international et c’est bien grâce à ce titre (Lion d’or Venise 1951, Oscar 1952 du meilleur film étranger) que le cinéma japonais s’est démocratisé dans les festivals, et donc dans les salles. Ici nous avons droit à une superbe copie restaurée qui sera commercialisée en septembre chez Potemkine.

Rashômon

« Un paysan vient s’abriter d’une pluie torrentielle sous une vieille porte délabrée où se sèchent déjà un bûcheron et un prêtre. Ces derniers semblent ne rien comprendre à une affaire à laquelle ils ont été mêlés bien malgré eux. Un samouraï aurait été assassiné et sa femme violée ; quatre témoins du drame, dont le prêtre et le bûcheron, vont donner leurs versions des faits, toutes contradictoires… »

L’histoire de Rashômon est sur le papier on ne peut plus simpliste, mais sur le papier seulement. C’est une véritable nouveauté à l’époque de présenter une même histoire mais sous 4 points de vue différents, où chacun des protagonistes arrange la vérité selon ce qui l’arrange. On retrouve encore des traces de ce genre de procédé aujourd’hui, puisque c’est bien la même chose qui a été appliquée à un des derniers films de Ridley Scott, Le Dernier Duel (2021).

Passé cette découverte, c’est véritablement jubilatoire de voir les protagonistes tous bien différents manipuler la véritable histoire devant une justice, tellement implacable de pureté qu’elle ne nous sera jamais véritablement montrée, à l’aide de nombreux flashbacks. On frôle très souvent le burlesque tant les situations semblent rocambolesques (on fait même parler le mort à l’aide d’une voyante !). Certains lui reprocheront un manque de grandiose, de grande échelle, mais le film n’en reste pas moins réussi.

Rashômon

La technique d’Akira Kurosawa n’est plus à démontrer, il met en scène les acteurs comme personnes dans de formidables décors, notamment une splendide forêt ensoleillée ou une ruine sous une pluie dense. A croire que finalement le 5ème protagoniste de l’histoire est la nature elle-même. Toshirô Mifune est impeccable dans son rôle très physique du vagabond complètement fou, mais ses comparses ne sont pas en reste et tous sont justes.

Même si Rashômon n’est pas le plus grand film du maître, il n’en reste pas un des piliers de sa filmographie car suffisamment accessible au grand public international, ce qui lui vaudra une reconnaissance mondiale du milieu.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
7.5/10

En bref

Rashômon est un classique très accessible d’Akira Kurosawa, et quoi de mieux que de le découvrir (ou redécouvrir) en version remastérisée ET en salles ?

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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