[Critique Film] – Slocum et Moi

Slocum et Moi

S’il y’a bien un réalisateur français de films d’animation qui sait se faire précieux, c’est bien Jean François Laguionie. Après les célèbres Le Château des Singes (1999), Le Tableau (2011) ou encore Louise en hiver (2016), le réalisateur semble s’être épris de récits plus classiques, plus terre à terre, en témoigne son nouveau projet qui sort en salles ce jour : Slocum et Moi.

Slocum et Moi

« 1er juillet 1895, le capitaine Joshua Slocum quitte le port de Boston à bord du « Spray », pour le premier tour du monde en solitaire à la voile. 1er juillet 1950, Pierre commence la construction de la réplique du « Spray » dans le jardin de son pavillon de banlieue au bord de la Marne. Sont enrôlés pour l’occasion Geneviève et son fils François. Ce dernier vient d’avoir 11 ans. »

Jean-François Laguionie s’attaque à la célèbre épopée du navigateur Joshua Slocum qui réalisa un tour du monde impressionnant à l’époque avec très peu de moyens, mais par le prisme d’un jeune garçon de 11 ans qui découvre son autobiographie. Instantanément cette famille s’embarque elle aussi dans une folle aventure dans leur jardin, en construisant un bateau avec les moyens du bord.

Le film s’attarde surtout sur les liens familiaux troublés du jeune François avec Pierre, son père adoptif. L’homme est bourru, peu communicatif mais travailleur acharné. François et sa mère son plus ancrés dans le réel, mais la famille évolue avec le temps et les liens apparaissent ou disparaissent en essuyant quelques tempêtes.

Si le département de la Marne est bien mis en valeur ici et les personnages bien construits avec une pudeur bien rendue, le film m’a tout de même laissé un sentiment d’inachevé tant son récit s’arrête brusquement, sans compter que le rythme y est parfois inégal voir répétitif.

Slocum et Moi

Visuellement le film est complètement maitrisé, témoignant de l’expérience du réalisateur dans le domaine de l’animation à l’ancienne. Ici, il fait le choix (qu’il avait déjà fait auparavant sur ces dernières productions) de mélanger images de synthèse pour les personnages avec animation traditionnelle pour les décors. Arborant une direction artistique colorée et pastel, on se retrouve ici immergé dans le récit et les dessins réalisés par le jeune François. Slocum et Moi se laisse dériver sur les eaux intérieures françaises au gré du temps qui passe et d’un adolescent qui trouve son chemin.

Si vous souhaitez découvrir un film d’animation français (passé par Cannes et Annecy) avec un récit simple et tendre, loin des stéréotypes américains : le nouveau long métrage de Jean-François Laguionie est fait pour vous !

CaptainSmoke lui attribue la note de :
6.5/10

En bref

Véritable film fleuve prenant un cliché le temps du destin d’une famille modeste, Slocum et Moi sublime les moments de vie les plus ordinaires mais y perd parfois son intensité.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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