Harmony Korine (Spring Breakers, Gummo) a toujours eu un univers bien a lui, ce qui lui permet de toujours se démarquer de ses compères. Son dernier long métrage en date, Spring Breakers (2013) était loin de faire l’unanimité mais il revient cette année avec The Beach Bum, un film dans la même veine emmené par un Matthew McConaughey habité.
« Garçon à l’esprit rebelle, Moondog n’obéit à aucune règle, sinon les siennes ! Alors qu’il pensait s’être constitué un petit trésor de guerre, son butin se volatilise. Mais Moondog est de la trempe des survivants et il renaîtra une nouvelle fois de ses cendres… »
Détrompez-vous, il n’y pas réellement de scénario. On prend le personnage de Moondog à un point A, et on vous déposera à un point B sans qu’on sache vraiment s’il est arrivé à destination. The Beach Bum parle du syndrome de la page blanche pour un poète névrosé et complètement addict aux drogues, à l’alcool et aux femmes. Le monde qui entoure Moondog est du même acabit, ce qui fait que le personnage n’est pas déconnecté de sa réalité.
Au delà de la première demi-heure où l’on fait connaissance avec ce monde, c’est malheureusement le néant total. Qu’il n’y ait pas de fil conducteur ce n’est pas forcément un défaut, mais il n’y a pas non plus la moindre évolution des personnages tout au long du film. On assiste tout simplement à un enchaînement de scénettes qui ne parviennent pas à être intéressantes parce qu’elles n’apportent quasiment rien de nouveau.
C’est plutôt visuellement que The Beach Bum est réussi. On y retrouve beaucoup de ce qu’avait déjà montré Spring Breakers en 2013, mais en plus poussé. Harmony Korine nous propose ici un trip sous acide des plus réussis, que ce soit au niveau de la mise en scène que de la photographie.
Le casting est aussi de qualité, colle avec l’univers de Korine et tout ce petit monde joue plutôt bien. On pourra regretter néanmoins l’effet de surprise vu que nous sommes désormais habitués au jeu d’acteur de Matthew McConaughey ou aux frasques de Snoop Dogg.
J’aime assez le travail d’Harmony Korine et je suis persuadé qu’il parviendra à nous proposer de solides longs métrages dans le futur, mais même si une image est particulièrement travaillée, elle ne vaut rien sans un scénario béton. Une piste à sérieusement envisager pour les prochains.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
The Beach Bum essaye mais ne parvient pas à nous emmener dans son trip sous acide, la faute à un scénario tout bonnement inexistant.