Surfant sur la vague super-héros qui déferle un peu partout (au cinéma comme à la télé), c’est donc sans surprise que nous retrouvons l’adaptation de Daredevil en série. Ce qui est plus surprenant, c’est que c’est Netflix qui a obtenu le bébé.
Daredevil a deux missions : faire oublier le film avec Ben Affleck, et montrer que Marvel peut faire de bonnes séries de super héros.
Arrow de CW fut le premier à relancer l’intérêt des fans de costumes pour les séries télé, en essayant de proposer quelque chose de plus adulte que des séries type Smallville. On a pu ensuite voir arriver Gotham puis The Flash, et enfin Daredevil. Si Arrow a essuyé les plâtres lors de sa 1ère saison, elle a su se trouver par la suite et propose une série sombre, intense et pleine de rebondissements. The Flash a su se démarquer en proposant une fraicheur et une simplicité ado, tout en abordant des thèmes sombres. Elle propose de plus de nombreux clins d’œils aux fans du comics ou de l’ancienne série, et des effet spéciaux de qualité. Gotham reste la série actuellement la moins convaincante.
Netflix l’avait dit : Daredevil est à considérer comme un film, en plus long. Et c’est son principal problème. Là ou la plupart des autres séries de super héros utilisent une trame principale mais de nombreuses missions parallèles, les scénaristes de Daredevil on décidé de se focaliser sur une seule et même histoire toute la saison durant. Le problème, c’est qu’en étirant le scénario sur 13 épisodes, ceux-ci deviennent quelque peu longuets et manquent de consistance. On se retrouve donc avec une première moitié de saison fade, malgré la présence d’une ou deux scènes vraiment sympathiques. Le rythme s’accélère un peu dans la seconde moitié, pour au final parvenir à un final en accéléré.
Les personnages les plus intéressants sont finalement les antagonistes. Que ce soit Wilson Fisk ou son génial bras droit James Wesley, ils méritent à eux seuls le fait de visionner la première saison. Matthew Murdock est intéressant car torturé, mais il reste finalement peu exploité. C’est plutôt étonnant pour un personnage principal. De plus, les flashbacks pour expliquer ses exceptionnels talents viennent au bout de quelques épisodes, un peu tardivement à mon avis. Arrow gère de façon admirable cette partie là. En revanche nous avons droit à énormément de scènes avec son collègue avocat Foggy Nelson et leur assistance Karen. Leur donner tant d’importance dans chaque épisode est un choix discutable, car ces passages cassent le rythme et l’ambiance sombre. Tardive également l’apparition du costume définitif de Daredevil, que nous ne pouvons apprécier que durant le dernier épisode de la saison. Et étonnamment, je préfère le costume du film avec Ben Affleck.
Daredevil a énormément de potentiel pour plusieurs raisons. Déjà, car la production souhaite proposer une série adulte et n’est pas loin d’arriver à quelque chose de pertinent dans ce domaine. Ensuite la série est bien réalisée, et grâce à cela elle se démarque de ses concurrentes. La scène à mon sens la plus géniale de la saison est celle de fin d’épisode 2, ou Murdoch se bat contre une bande de malfrats dans un couloir lors d’un plan séquence filmé en une seule fois. Cependant, je tiens à faire remarquer que : filmer des scènes de nuit (combats ou dialogues) ne rend pas de fait une série « sombre » et « adulte ». C’est dans ses propos, réalisation et dialogues que la série pourra réellement se targuer d’être « adulte ». Et même si on a droit de temps en temps à un peu de sang, cela reste modéré et plus suggéré qu’autre chose. Dommage, encore un point à améliorer (sans pour autant entrer dans le gore).
Le casting est dans l’ensemble plutôt bon, Charlie Cox (Boardwalk Empire) joue les aveugles cabotins, Vincent d’Onofrio et Rosario Dawson y ajoutent leur expérience, et enfin les seconds rôles ne sont généralement pas en reste. Comme expliqué plus haut, je reste un peu dubitatif pour les rôles de Foggy (Elden Henson) et Karen (Deborah Ann Woll).
Netflix a misé gros pour la série, que ce soit niveau marketing, ou bien sur les projets à long terme. En effet la firme a déjà annoncé les adaptations Marvel en séries de AKA Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist et The Defenders. Cette avalanche de nouveaux projets rien que chez Netflix a de quoi impressionner. Les fans de comics auront-il le temps de jongler entre tous ces super héros ? DC ne sera certainement pas en reste avec l’arrivée prochaine de Supergirl.
Daredevil a du potentiel, et Netflix le sait. Espérons juste qu’ils corrigerons les errements de cette première saison pour proposer quelque chose du plus constant, que ce soit au niveau de l’intrigue que de l’ambiance.
Cet article a été écrit après visionnage de la première saison en VO.
CaptainSmoke lui attribue la note de
En bref
Bien réalisée et pleine de bonnes intentions, Daredevil souffre d’un scénario étiré sur 13 épisodes qui ne lui convient pas. L’ambiance est également irrégulière.