Parce que les journées ne font pas 72 heures, il est impossible parfois de suivre chaque lancement de série. Heureusement, on pense à vous avec ce petit top des nouveautés à suivre en ce début d’année, un petit focus sur un flop puis la partie « Madame Irma » sur les séries à voir pour les mois de mars et avril.
Le tout garanti sans langue de bois of course.
A voir absolument :
Better Call Saul, créée par Vince Gilligan et Peter Gould.
On avait critiqué les deux premiers épisodes ici, de façon très positive. Deux épisodes plus tard, le rythme est un peu retombé et la série navigue tranquillement dans cette première saison. Cela n’empêche pas Gilligan de frapper fort avec son spin-off qui était attendu au tournant par des hordes de fans en manque de Walter White. Sa plus grande réussite ? Avoir réussi à prendre ses distances avec l’oeuvre d’origine sans couper complètement le cordon. De plus, la mise en scène et l’OST travaillées sont vraiment les deux gros points forts de la série, tout comme la prestation de Bob Odenkirk, génial – mais pas encore – Saul.
Débutée le 8 février, 10 épisodes, AMC (disponible via Netflix en France)
Wolf Hall, créée par Peter Straughan.
Cette série est, avec celle qui suit, la surprise de ce début d’année. Depuis les Tudors et son esthétique de soap vaguement érotique, on n’avait pas revu Henri VIII sur nos petits écrans. Quand j’ai appris l’existence de Wolf Hall, j’ai vraiment craint le résultat final, étant toujours bloqué sur la série de Starz. Et au final, Wolf Hall n’a absolument rien à voir. Basé sur deux livres d’une trilogie racontant l’ascension et la chute de Thomas Cromwell, Premier Ministre d’Henri VIII donc. De tout ce que j’ai pu voir en ce début d’année, c’est sans doute la série la plus belle et la mieux réalisée : scènes digne de tableaux d’époque, caméra dynamique qui s’attache à suivre les personnages et l’action, dialogues au top, acteurs tous très convaincants – et notamment Damian Lewis en Henri VIII… Wolf Hall ne manque finalement que de temps pour bien développer son propos et donner de l’importance à tous ses personnages : la saison ne faisant que six épisodes, Wolf Hall a tendance à aller un poil trop vite, là où on voudrait encore en savoir davantage. Mais ça n’entache en rien la réussite qu’est cette première saison.
Débutée le 22 janvier, 6 épisodes, BBC2
Man Seeking Woman, créée par Simon Rich.
Dans le domaine des surprises, je demande la sitcom turbulente et mal élevée. Car oui, Man Seeking Woman – diffusée sur FXX, la petite soeur d’FX – en fait des tonnes dans le mauvais goût et les situations WTF. Et le pire dans tout ça ? C’est que ça marche. Certains épisodes sont juste fous – le 2 et son texto, le 4 et sa parodie de films d’horreur – mais même dans ceux plus « moyens », il y a toujours un gag qui fonctionne. En fait, Man Seeking Woman ressemble beaucoup à Archer (FX) dans son déroulement : une situation de base qui dérape pendant 20 minutes. Et surtout, elle ne s’interdit rien. La marque des sales gosses talentueux.
Débutée le 15 janvier, 10 épisodes, FXX
Cucumber/Banana, créées par Russel T. Davies.
Si le grand public connait Davies pour le revival de Doctor Who – et la création du spin-off Torchwood, il fut aussi le créateur de Queer as Folk, une série centrée sur un groupe de jeunes homosexuels de Manchester. Une bonne dizaine d’années plus tard, Davies remet ça avec un projet divisé en trois parties : Cucumber, centrée sur les déboires et les fantasmes d’un couple de quarantenaires en plein doute ; Banana, projet spin-off qui se concentre sur un personnage différent à chaque fois entraperçu dans l’épisode de Cucumber ; enfin Tofu, un documentaire/making-of, sur la vie sexuelle des britanniques, avec les acteurs des deux séries susnommées. Il est préférable de se concentrer sur Cucumber et Banana, car ce sont – de loin – les projets les plus intéressants. La première brille par son côté comédie dramatique et son ton absurde et décalé ; la deuxième est plus rapide, plus dynamique et plus jeune. Mais les deux sont très bien écrites, traitent de beaucoup de thèmes – le revenge porn, la solitude, le manque de libido, les fantasmes refoulés, etc. – et bénéficient d’excellents acteurs et d’OST assez géniales, entre électro et britpop. A voir.
Débutée le 22 janvier, 8 épisodes, Channel 4 (Cucumber), E4 (Banana), 4oD (Tofu)
The Man in the High Castle, créée par Ridley Scott et Frank Spotnitz.
Alors, je sais qu’il n’y a que le pilote disponible pour le moment – et que la série ne devrait pas sortir avant 2016. Néanmoins, dans ce début d’année, c’est sans doute un des projets les plus excitants. Adaptée du livre de Philip K. Dick du même nom, la série est une uchronie se déroulant au sortir d’une Seconde Guerre Mondiale gagnée par… l’Axe. Japonais et Nazis se partagent les États-Unis en deux et tout semble normal jusqu’à ce qu’une jeune journaliste mette la main sur des documents montrant une réalité toute différente… Comme d’habitude chez Dick, la notion de réalité est le coeur de l’oeuvre, et ça ressort bien dans ce pilote produit par Ridley Scott, papa de Blade Runner. Si certains effets sont parfois ratés, à cause sans doute d’un budget et d’un timing serrés, l’univers est très bien retranscrit et les acteurs très convaincant. Une saison ayant été commandée par Amazon, il ne reste plus qu’à attendre.
Pilote disponible, Amazon
Mentions : Fresh Off the Boat (ABC), Galavant (ABC), Togetherness (HBO), Fortitude (Sky Atlantic).
Le flop :
Backstrom (FOX), parce que réussir à faire un pilote aussi générique et faussement impertinent, le tout en 40 minutes, ça mérite d’être salué comme il se doit. Par une ligne assassine et un oubli éternel.
Quelles nouveautés TV vaudront le coup en mars/avril ? Ca commencera fort le mois de mars (dès le 1er) avec Last Man on Earth (FOX), un projet porté par Will Forte qui se retrouve seul au monde suite à la disparition de toute forme de vie humaine, et Battle Creek (CBS), conçu par les papas de Breaking Bad (Vince Gilligan) et de House (David Shore), en espérant que ce ne soit pas une série trop générique. On jettera aussi un coup d’oeil à American Crime (ABC, 5 mars), dont le pitch est plutôt intriguant mais pas si original que cela – après tout, on a eu The Affair cette année qui proposait aussi différents points de vue, sans oublier Boomtown quelques années plus tôt. Côté Netflix, deux projets que j’attends de pied ferme : Bloodline (20 mars) et surtout Daredevil (10 avril), dont le trailer fait bien saliver et qui aura comme lourde tâche de faire oublier le film et Ben Affleck.