Chaque année, on se dit la même chose : et si cette fois on essayait de suivre l’actualité sérielle d’un peu plus près ? Et puis on voit le planning séries de janvier et on abandonne derechef cette idée. Donc plutôt que de perdre du temps à regarder tout et n’importe quoi en prenant le risque de perdre son temps devant une mauvaise pioche, on consomme responsable et on essaie de trouver des petites pépites ici et là et surtout de se faire plaisir. Et d’en faire profiter les autres, accessoirement.
Donc voici un petit bilan, forcément non-exhaustif, des nouveautés qui sont sortis depuis le 1er janvier 2019, ainsi qu’un petit suivi de quelques séries déjà existantes et qui continuent d’être diffusées sur nos écrans. Enjoy !
Les tops des nouveautés
Gentleman Jack, créée par Sally Wainwright
Anne Lister est une femme connue en France pour avoir été la première femme à gravir le Mont Perdu dans les Pyrénées espagnoles, à la frontière française, le tout en 1830. Mais en Grande-Bretagne, elle est autrement plus connue pour avoir assumée son homosexualité en public ; et son habileté à gérer ses possessions foncières (en plus de l’acquisition de biens industriels) lui ont donné une indépendance financière qui lui ont permis de vivre sa vie comme elle l’entendait (tout du moins jusqu’où la société anglaise de l’époque le lui permettait). Gentleman Jack (qui était un de ses surnoms) s’intéresse à la rencontre entre Lister et Ann Walker (sa future femme) au début des années 1830, le tout sur fond de quolibets de cette société puritaine et masculine sur l’apparence de Lister, sa sexualité et ses désirs d’indépendance et de mariage homosexuel.
En soi, les trois premiers épisodes de Gentleman Jack ne révolutionnent pas le genre des séries d’époque mais la qualité de son interprétation (Suranne Jones est incroyable) et de ses dialogues, couplée à une mise en scène intelligente et esthétique (même si le montage est un peu trop rapide par moment) laissent entrevoir une oeuvre attachante et prenante le long de ses huit épisodes. On fait aussi confiance à Sally Wainwright (Happy Valley) pour proposer une qualité constante tout au long de la saison. En espérant que Gentleman Jack fasse aussi connaitre la vie réellement passionnante d’Anne Lister au grand public.
Diffusée sur HBO depuis le 22 avril, 8×55 minutes (diffusion sur BBC One dès le 19/05). En France, diffusion sur OCS.
What We Do in the Shadows, créée par Jemaine Clement
En 2014, le film What we do in the Shadows sortait en salles en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il s’agissait d’un mockumentaire très bien fignolé et très drôle qui suivait la vie de quatre colocataires vampires à Wellington, entre ennui, bectage d’êtres humains et de piques incessantes lancées aux loup-garous locaux. La série, qui sort cinq ans plus tard sur FX, délocalise l’action à New York mais garde basiquement le même concept, on y ajoutant des familiers humains et un humour plus bas du front que son modèle (malheureusement nous ne retrouvons pas le sémillant Petyr ici). Servi par un casting très solide (les fans de The IT Crowd seront ravis de revoir Matt Berry) et bénéficiant de la présence de Clement et de Taika Waititi (qui avait réalisé le film) derrière la caméra et au scénario, What We Do in the Shadows vaut pour ses gags absurdes et ses personnages hauts en couleur. A voir si ça peut tenir sur la durée, mais FX ayant toujours plutôt bien géré ses sitcoms par le passé, on part confiant.
Diffusée sur FX depuis le 27 mars, 10×25 minutes. En France, diffusion sur Canal+Séries depuis le 29 mars.
Formula 1: Drive to Survive, créée par James Gay-Rees, Paul Martin et Sophie Todd
Parlons un peu V6 et vroum vroum. Vous aimez les voitures qui vont à plus de 300 km/h ? Vous avez des souvenirs d’enfance de votre père qui mettait TF1 le dimanche après-midi avant de s’endormir devant la télévision devant un Grand Prix ? Alors Formula 1: Drive to Survive est faite pour vous (même si elle peut tout à fait être vue par les néophytes). Montée comme un thriller, elle suit la saison 2018 et les réussites ou les déboires (cf. Romain Grosjean ci-dessous) de 16 pilotes sur les 20 que compte le paddock (Mercedes et Ferrari étant les seules écuries à ne pas avoir ouverts leurs portes de garage). En résulte un documentaire fort sympathique où chaque pilote se dévoile un peu – mention spéciale à David Ricciardo qui s’ouvre complètement – et où les managers des différentes écuries n’hésitent pas à se rentrer dans le lard face caméra. On regrettera juste le manque d’analyses plus fouillées sur les considérations économiques et techniques liées à ce sport, mais en soi, la série remplit parfaitement son objectif.
Disponible sur Netflix depuis le 8/03/2019, 10×35 minutes.
Shrill, créée par Aidy Bryant, Ali Rushfield et Lindy West
Annie est une jeune femme grosse qui veut s’assumer comme tel et mener la vie qu’elle souhaite. De ce postulat de départ simple, Aidy Bryant (qu’on connait pour sa participation au SNL et qui joue ici Annie) et Lindy West (qui scénarise deux épisodes) proposent une série douce-amère sur les doutes et les espoirs d’une jeune femme qui doit subir une grossophobie et une misogynie constante. Imparfaite, trop courte et parfois trop clichée, Shrill est cependant une petite pépite qui l’espace de six épisodes met en scène de très belles rencontres, comme cette femme vêtue en rouge croisée au détour d’un carrefour, et réserve de très beaux moments, en plus d’avoir des personnages bien écrits (on pense ici à Fran, jouée par une fantastique Lolly Adefope). Hulu ayant reconduit Shrill pour une deuxième saison, la série devra corriger quelques défauts d’écriture et donner plus de place à Fran et à son histoire personnelle pour s’améliorer et confirmer l’année prochaine.
Disponible sur Hulu depuis le 15/03/2019, 6×30 minutes.
Ramy, créée par Ramy Youssef, Ari Katcher et Ryan Welch
Les fictions mettant en scène des personnages musulmans en rôles principaux sont assez rares sur nos écrans (encore plus si on exclue des personnages de terroristes ou autres criminels). Ramy se calque sur les séries centrées sur les relations entre une ville et certains de ses habitants qui se développent ces dernières années – avec Atlanta et Broad City en meilleurs représentants – pour décrire le quotidien de Ramy (joué par Ramy Youssef), un jeune homme d’origine égyptienne et de confession musulmane qui tente de trouver sa voie dans le New Jersey. Intelligent dans son propos (qui touche autant à la politique qu’aux problèmes sociaux et religieux), développant un humour absurde qui fait mouche la plupart du temps sans pour autant oublier de montrer des moments plus sombres, Ramy est une réussite indéniable, portée par une écriture et une interprétation remarquables. La série n’est pas sans défauts non plus : elle peine à saisir la complexité de ses personnages féminins (à l’image d’Atlanta) et le dernier épisode est en deçà des précédents. Mais globalement, il s’agit d’une réussite à voir absolument.
Disponible sur Hulu depuis le 15/04/2019, 10×30 minutes.
Mentions : Back to Life, créée par Daisy Haggard (BBC3, 6×25 minutes) / Kingdom, créée par Kim Sung-Hoon (Netflix, 6×50 minutes) / Pure, créée par Kirstie Swain (Channel 4, 6×35 minutes)
Les flops
Osmosis, créée par Audrey Fouché
En soi, j’aurai certainement pu sélectionner ici la nouvelle série de Gad Elmaleh (mais Marseille m’a vacciné devant les projets pourris dès le départ) ou encore la grise et déjà vue The Umbrella Academy (mais ladyteruki s’en est déjà excellemment chargée dans son papier que je vois conseille d’aller lire ici : Sur-mesure) ; donc penchons-nous plutôt sur Osmosis. Non pas que le géant de la SVOD soit le seul à ramer avec la SF sur le territoire français – Arte avait déjà loupé le coche l’année passée avec Ad Vitam qui était aussi passionnante qu’une course du tiercé à 13h45 – mais on peut se demander si une bonne série française sortira un jour de ses entrailles. Sur le papier, Osmosis lorgnait vers Black Mirror (original) avec cette histoire d’algorithme (tiens donc) qui détermine grâce à des nano-particules implantés dans le corps l’âme soeur d’une personne (et donc son match parfait), sur fond de questionnements éthiques quant aux dérives qui peuvent découler d’un tel système (forcément perméable aux piratages et dysfonctionnements divers) et sociales. D’ailleurs, la série peut aussi rappeler par un certain côté ExistenZ de Cronenberg, avec l’opposition entre la vision d’Osmosis et ces activistes voulant garder l’amour comme une valeur humaine, à l’image de l’opposition entre les tenants de la réalité virtuelle et les “réalistes” du film du Canadien.
Sauf que rien ne fonctionne réellement dans Osmosis. La faute à un casting peu convaincant (Hugo Becker manque de densité dramatique, Agathe Bonitzer fait ce qu’elle peut avec un personnage bien mal écrit), à des personnages clichés assez mal écrits et qui mettent trop de temps à évoluer et à s’ouvrir au spectateur et à une mise en scène beaucoup trop scolaire, où tout le cahier des charges de la SF moderne des vingt dernières années est cochée (des néons du laboratoire à la dérive technologique). Osmosis est froide, Osmosis n’est jamais touchante, bref, Osmosis est un raté frustrant.
Disponible sur Netflix depuis le 29/03/2019, 8×50 minutes.
Love, Death & Robots, créée par Tim Miller
Dix-huit courts-métrages d’animation de SF/fantastique évoquant la robotique et l’esprit de feu Métal Hurlant ? Bigre, cela donnait envie ! Mais une fois devant l’écran, c’est plutôt le scepticisme qui l’emporte : comment peut-on avoir un résultat aussi morne et oubliable dans une forme qui doit privilégier l’audace et la diversité ? Car mis à part Three Robots, Zima Blue et Good Hunting (ainsi que Fish Night et Helping Hand dans une moindre mesure), rien ne ressort de Love, Death & Robots : les deux-tiers de la sélection est faite d’images de synthèse fades et froides, l’écriture est globalement de mauvaise qualité (mis à part ceux des courts cités plus haut) et la surabondance de violence et de nudité (féminine évidemment) gratuites laissent penser que les personnes derrière le projet n’ont pas réellement compris ce qu’était Métal Hurlant. Reste donc de très beaux instants et des moments uniques et touchants, mais ils sont trop peu nombreux pour sauver l’ensemble de l’oubli et de l’ennui (le dernier court, Secret War, est une torture à terminer…).
Il ne reste plus qu’à espérer que David Fincher, qui coproduit le bouzin, se portent sur d’autres projets plus à la hauteur de son talent, comme un film qui ne se ferait pas annuler en pré-production : le bougre n’a pas rien sorti sur grand écran depuis Gone Girl, ça commence à faire long.
Disponible sur Netflix depuis le 15/03/2019, 18 courts-métrages de 6 à 17 minutes.
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American Gods, créée par Bryan Fuller et Michael Green
La gestion d’American Gods est un cas d’école du n’importe quoi qui peut parfois guider les projets télévisuels. En avril 2017, la première saison de cette adaptation du roman éponyme de Neil Gaiman sort sur Starz. Une saison qui a des défauts, des lenteurs, mais qui, Bryan Fuller derrière le projet oblige, a une patte artistique démente et fascinante. Une deuxième saison est logiquement commandée par la chaîne câblée ; et là, tout part en vrille. Bryan Fuller oblige, il est écarté de l’écriture du projet (pour une fois sa série n’est pas annulée en même temps, notons cette amélioration) avec son comparse Michael Green, alors que la moitié de la nouvelle saison est déjà écrite. En février 2018, Jesse Alexander est engagé pour réécrire les scripts livrés par Green et Fuller ; mais en septembre, il est à son tour écarté de la série, la chaîne et le producteur Freemantle trouvant son travail trop conventionnel par rapport à celui fourni par ses prédécesseurs. Ah et Gillian Anderson est partie aussi (hélas).
Donc American Gods débarque en mars 2019 avec quelques semaines de retard sur la date prévue à la base, deux épisodes en moins (8 contre 10), des lignes de dialogues réécrites sur le plateau et un cast mécontent devant tout ce foutoir. Le résultat est à la hauteur de cette production chaotique : une écriture aux fraises, des effets qui tentent maladroitement de reproduire la patte artistique de la première saison sans y parvenir, des acteurs qui surjouent constamment pour tenter de masquer la platitude de leurs lignes de dialogue (mention spéciale à Neo-Media)… Starz a renouvelé American Gods pour une troisième saison, mais sans un regain qualitatif obligatoire, difficile de dire si le public sera encore présent pour continuer de regarder les aventures de Shadow et consorts.
Saison 2 déjà diffusée sur Starz, 8×55 minutes. Diffusée en simultanée sur Amazon Prime en France.
Barry, créée par Bill Hader et Alec Berg
Confirmer une bonne première saison est toujours difficile pour une série, American Gods peut en témoigner. Heureusement, il arrive que ça soit le cas : et Barry y arrive parfaitement. Mêlant toujours astucieusement comédie et drame intimiste, la série n’hésite pas à plonger directement dans les failles de ses personnages – Barry et Sally d’un côté, Gene Cousineau de l’autre – pour nourrir son propos doux-amer sur la difficulté de se reconstruire, sans pour autant occulter leurs faces sombres. Mise en scène au poil, écriture intelligente et casting excellent (Henry Winckler en tête) font de Barry la meilleure série d’HBO dans le format 30 minutes depuis un petit bout de temps.
Saison 2 en cours de diffusion sur HBO, 8×30 minutes. Diffusée sur OCS en France.
The Good Fight, créée par Michelle et Robert King, et Phil Alden Robinson
The Good Fight est elle déjà dans sa troisième saison et est en plus renouvelée pour une quatrième fournée par CBS – elle est diffusée sur la plateforme de streaming de la chaîne, All-Access. Ce spin-off de The Good Wife centrée sur Diane Lockhart (tout du moins au début) possède beaucoup de similitudes avec son ancêtre (scènes de procès, discussions sur la loi, discours sur la vie d’avocats,…) ; là où elle s’en distingue réside dans son propos politique, TGF s’opposant frontalement à la politique et à la personne de Donald Trump. En soi, le tout s’imbriquait plutôt bien dans les deux premières saisons, même si le discours progressiste n’était pas si radical que cela ; mais en forçant encore plus le trait dans cette saison 3 sur l’aspect politique, TGF se perd en tant que série.
Alors bien sûr, dans un monde aussi absurde, le droit n’a finalement plus grande importance, mais le fait qu’il passe complètement au second plan enlève à la série un de ses points forts et met en lumière ses carences dans d’autres domaines : Diane qui fait du surplace depuis deux saisons, la mauvaise écriture de l’intrigue tournant autour du groupe secret anti-Trump (qui frôle parfois le ridicule), le manque de consistance des rôles secondaires (si Michael Sheen pouvait être viré avant la fin de la troisième saison, ce serait vraiment chouette) ou encore certains effets de mise en scène qui sont inégaux et pas toujours inspirés (le dialogue face caméra de Marisa dans le 3×06, l’empilement des scénettes animées pas toujours bonnes).
Pourtant, quand The Good Fight retrouve sa qualité d’écriture et adopte un ton plus sobre et moins tapageur, elle devient une des meilleures séries actuelles de la télévision américaine. Son propos sur les inégalités salariales et la volonté de l’élite afro-américaine de s’inclure à tout prix dans la société blanche américaine à tout prix, quitte à oublier les siens, sont très intéressants ; idem quant à ses réflexions sur le combat à mener contre l’extrême-droite. Et tout ce qui tourne autour de Lucca est un plaisir à regarder, en plus de contrebalancer le désintérêt pour Diane ou Maia (qui semble d’ailleurs avoir été sortie de la série). Mais l’équilibre est précaire et The Good Fight devra se demander à la fin de cette saison comment concilier luttes politiques et drame humain. Peut-être en faisant de Lucca son personnage principal, dans un nouveau cabinet.
PS : CBS se fait une bonne pub en censurant le court animé du 3×08 qui devait porter sur la présence des entreprises américaines en Chine (à lire ici : The Good Fight’ Censored By CBS All Access For Subject Matter Concerns)
Saison 3 en cours de diffusion sur CBS All-Access, 13×55 minutes. Mise en ligne des deux premières saisons sur Amazon Prime le 29 mai.
Fin de séries
Santa Clarita Diet, créée par Victor Fresco (et un peu de One Day at a Time)
Fût un temps où Netflix n’annulait rien et renouvelait tout. Et puis un jour, le service a commencé à annuler The Get Down et Sense8 pour des considérations budgétaires. Soit, après tout Netflix ne rentrant pas dans ses frais, il faut bien économiser de l’argent quelque part. Mais récemment, Netflix a aussi annulé deux séries pourtant peu coûteuses pour des considérations d’audience : One Day at a Time en mars et donc Santa Clarita Diet fin avril. En soi, là non plus, rien d’étonnant à cela. C’est plutôt la méthode et la manière qui dérangent en réalité ici. Concernant ODAAT, on pouvait être fan ou non de son ton pédagogique, la façon dont Netflix a tout fait pour ne pas communiquer sur sa série et laisser le staff de la série faire le travail à sa place est indigne d’un service qui pourtant n’est pas avare en auto-promotion permanente. Quant à Santa Clarita Diet, si le service avait fait son travail en amont, sa décision d’annuler la série un petit mois après la mise en ligne de sa troisième saison relance les questions sur les raisons prises par Netflix pour annuler ses séries : le service se base t-il sur des chiffres de visionnages (que personne ne connait réellement à l’extérieur de Netflix) à 3 jours, 7 jours, 1 mois ? Ou bien prend-il en compte plutôt la rapidité de visionnage d’une saison ? N’est-ce pas contradictoire avec l’essence même d’une plateforme où une telle série reste en ligne pour « toujours » ?
On le sait, la volonté de Netflix est de miser sur la quantité et la rapidité pour occuper l’espace médiatique et le cerveau de son abonné. Il a les moyens de se le permettre, tant mieux pour lui ; mais on ne peut s’empêcher de penser que le bout de cette logique est que Netflix évitera à tout prix de lancer des projets s’inscrivant trop longtemps dans la durée, pour éviter qu’elle ne vampirise ses nouveautés. Il ne faut de toute manière pas compter sur une reprise par une autre chaîne : Netflix bloque systématiquement toutes ces tentatives. Peut-être aussi doit-on se rappeler que l’entreprise de Reed Hastings n’agit pas autrement qu’une chaîne classique, ni plus ni moins. Et qu’à l’image de centaines de séries, les aventures de la famille Hammond sont peut-être terminées sur nos écrans, mais ils peuvent continuer en comics ou dans nos têtes, tout simplement.
Disponible sur Netflix, 3 saisons, 30 épisodes de 30 minutes. Prévoir une poire et un poulet après le 3×06.
Fleabag, créée par Phoebe Waller-Bridge
Pas d’annulation ici, juste une fin potentielle de série. Potentielle car Phoebe Waller-Bridge ne l’a pas annoncé, mais si l’on écoute Sian Clifford (qui joue Claire dans la série) et quand on regarde l’emploi du temps de Waller-Bridge (qui compte quitter son rôle de showrunner de Killing Eve passé la saison 2), on peut se demander si cette deuxième saison de Fleabag n’était pas la dernière. Et d’un sens, c’est peut-être mieux ainsi. En axant cette saison sur les personnages et leur développement plus que sur la forme (comme c’était le cas pour la première saison), Fleabag est devenue excellente, toujours aussi drôle mais aussi diablement touchante au détour d’une ligne de dialogue ou d’un regard caméra furtif. L’ajout d’Andrew Scott en tant que prêtre en plein doute existentiel est une idée de génie (incroyable qu’on ne le voit pas plus souvent à la télévision ou au cinéma vu le talent du bonhomme) et Olivia Colman montre qu’elle est toujours une actrice géniale même si elle ne possède que de deux minutes de temps de présence dans un épisode. Fleabag aura eu une courte vie, mais elle peut assurément être fière de ce qu’elle a proposé durant douze épisodes.
Diffusée sur BBC Two (pour la 1e saison) et BBC One (pour la 2e), 12 épisodes déjà diffusés de 25 minutes.
En mai, fais ce qu’il te plait (et le reste de l’année aussi)
Quelques nouveautés séries en vrac qui pourraient valoir le coup ces prochains mois :
– Tuca & Bertie est sortie sur Netflix le 3 mai dernier et semble être dans la lignée de BoJack Horseman, avec un point de vue bien plus féminin. Après visionnage du premier épisode, on espère que cela devient mieux par la suite ;
– Chernobyl, une mini-série HBO sur la catastrophe de la centrale nucléaire ukrainienne qui a débutée sa diffusion le 5 mai ; le projet semble intriguant, même si la présence de Craig Mazin à la création laisse perplexe au vu de son passif (ça et le point de vue américain sur un système socio-politique qui leur est étranger) ;
– Good Omens arrive enfin sur Amazon Prime le 31 mai et devra faire oublier le fiasco que fut American Gods (pas bien difficile à réaliser) ;
– Le DC Universe semble être au point mort au cinéma, mais sur le petit écran, l’air de rien, l’éditeur de Batman & Co s’en sort plutôt bien. En parallèle des séries diffusée sur la CW, l’éditeur a lancé récemment Titans et Doom Patrol sur son propre service de vidéo à la demande, DC Universe, et a reçu de bons retours sur ses deux créations ; le 31 mai, c’est au tour de Swamp Thing de débarquer sur la chaîne. Jamais deux sans trois ?
– Legion reviendra quant à elle sur FX le 24 juin pour sa troisième et dernière saison, l’impatience est très grande ;
– Quatre mariages et un enterrement revient en dans le format sériel le 31 juillet prochain sur Hulu. Allez savoir pourquoi ;
– Pas de date ici mais des nouvelles un poil inquiétantes pour Y: The Last Man : ses deux showrunners (Michael Green (tiens donc) et Aïda Mashaka Croal) sont partis début avril et n’ont pas encore été remplacés par FX ;
– Enfin, ce n’est pas une série, mais Deadwood va ENFIN avoir son film de conclusion treize ans plus tard sur HBO. Rendez-vous le 31 mai pour le retour du western le plus classe du 21e siècle, et ainsi avoir notre dose de Timothy Olyphant (moustachu cette fois).